En passant: Lower Dens, le retour.

Jana Hunter. Ne sont pas présents sur la photo en raison d'un trop plein de poils donc nettement moins mignons: Geoff Graham, Will Adams et Abram Sanders.

"- C'est quoi ça?
- Lower Dens
- C'est bien ça, connais pas."
Ce dialogue est une constante depuis 2010. Il m'arrive de passer des disques en soirée, et systématiquement  quand l'enjoué "Holy Water" se propage, il se trouve toujours quelqu'un pour demander le nom du groupe auteur de cette petite tuerie indie rock. J'ai même réussi à faire acheter un exemplaire de leur "Twin-Hand Movement".





En fait, ce qui s'est produit est plus complexe et décevant. Je voulais faire aimer Lower Dens. Pour cela, je mettais en condition mon auditoire avec les premiers titres sortis des anglais de Yuck, puis je lâchais la claque "Holy Water" en avant-goût de leur album. Malheureusement, je m'y prenais mal et immanquablement Yuck avec son nom rigolo restait dans les mémoires, et Lower Dens plus difficile à retenir passait à la trappe. Pourtant, c'était bien leur musique qui plaisait le plus.

A quoi ça ressemble?  Electrelane n'est jamais loin, mais comme l'histoire n'a pas commencé avec les adorables anglaises, on rajoutera une touche de Cure,Velvet Underground, Television, Wire. La crème du post-punk. Et bien sûr pas mal de rock-indie 90's, ou plus précisément tout ce qui en fait le sel, shoegaze et dream-pop à gogo. On peut entrapercevoir le psychédélisme du fabuleux Beta Band et la simplicité des Pastels. Le tout vaguement Lo-fi. Si je pense Lower Dens, alors les Woods et les Women se pointent. Ces trois groupes sous-estimés sont pour moi le type par excellence de groupes indie dont on a besoin de tous temps. Question de génération probablement? Ils sont les grognards de l'empereur indie actuel qu'est Bradford Cox (Deerhunter, Atlas Sound).
 Objectivement, ils sont plus forts sur les instrumentaux que sur les pop-songs classiques, mais cele est un détail que la subjectivité emporte assez vite tant l'ensemble est cohérent. Pour compléter sur Lower Dens, je peux dire que leur premier album appartient à cette catégorie de disques qui possède la propriété rare et précieuse suivante: certaines écoutes restent des souvenirs impérissables. 4 successivement le 18 Décembre 2010 entre Limoges et Cahors, et je peux même préciser qu'il neigea à un moment, rendant le retour la même nuit plus qu'incertain. Je tiens aussi à signaler que ma copilote n'a à aucun moment émis le désir de changer de disque, c'est dire l'effet réconfortant et dénué d'ennui qu'il procure. Sorti 5 mois plus tôt et tout de suite apprécié. Mais le vrai coup de foudre n'avait pas encore eu lieu. Juste une intuition qu'un jour ce disque et moi allions ne faire plus qu' un. Ce fut le cas en cette froide soirée d'hiver.

"Rosie" sous la neige aux alentours du Mont Gargan sur l' A20 un samedi soir alors que nous nous rendions mon amour et moi en terre lotoise. Souvenir impérissable.



"-Ils reviennent !
  -Qui ?
   - Lower Dens !
   - Qui ça ?
   -  Lower Dens!!! Putain, mais suis un peu! Deux secondes de mémoire, comme les poissons rouges!"
Le deuxième Lp est prévu pour mai 2012 et je peux vous affirmer que ce jour-là il neigera. Dans mon esprit tout du moins. Premier titre, "Brains".