Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

Et Osymyso raconta l' Histoire en 12 minutes.




Dans les années 70 la Nasa envoya dans l'espace plusieurs sondes à des fins scientifiques. Outre ses objectifs de découverte et d' exploration, le programme Voyager   jouait aussi le rôle  d' une  bouteille à la mer. Ce fut même l'argument principal pour lever les fonds nécessaire à l' aventure auprès des institutions et de la population américaine. Ainsi la Nasa associa aux instruments de mesure et d' observation  un disque de cuivre où étaient gravées une multitude d'informations tentant de résumer ce qu' est  l' Humanité . Vaste programme s'il en est. Et bien sûr qui dit disque dit ...musique !
Beaucoup de  sortes de musiques sont représentées à bord des sondes Voyager (classique, ethnique, son de la nature) mais   le Pop/Rock   est quasiment absent  (exception faite du "Johnny B. good" de Chuck Berry ). Une véritable gageure. Pendant un quart de siècle le pop/rock a été la musique la plus partagée de par le monde, la plus écoutée par le plus grand nombre, et ces messieurs de la Nasa ne daigne lui laisser qu'une misérable portion dans la carte d' identité de l' humanité.
Certainement que  l'une des principales contraintes au moment de mettre de la musique sur ce disque de cuivre devait  être la place disponible. Qu'à cela ne tienne, il existe une solution.

 Avec le titre que voici les gentils hommes verts des autres galaxie auraient droit en à peine 12 misérables minutes à un truc gigantesque. Rien de moins que l' Histoire de la Pop musique. Ou tout du moins un sacré aperçu. Et un peu vachement beaucoup aussi de nos histoires personnelles de chacun tellement la musique en fait partie. On a tous dansé, bouffé, bu, gerbé, baisé, aimé, pleuré, haï et joué sur un de ces titres. Ils ont été, que on ne les aiment ou pas , que ce soit assumé ou pas,  la bande son  de nos vies.
Intro-inspection qu'il a baptisé très justement son machin le chic type qui a fait ça. Oh que oui ! Cette exploration de la mémoire auditive de l' humanité du vingtième siècle via la pop musique est  parfaite  pour une carte de visite à l' intention de l' au delà et ça m'étonnerait pas que les extra-terrestres soient franchement dégoûtés d' avoir loupé la fiesta. Z'avaient qu'à être là!

Intro-Inspection by osymyso

Bien sûr seul un bootleg ( bastard-pop ou encore mash-up) pouvait condenser en quelques minutes autant de titres issu de la pop music et résumer ainsi 40 ans. 102 titres exactement. Et le plus hallucinant si vous y prêtez attention c'est qu'il n' est composé que d' intro.
 Osymyso (Mark Nicholson) a fait le choix de se servir dans la culture mainstream principalement. Donc que des tubes très connus plus aptes à  replonger dans notre passé un grand nombre d' entre nous. Moins réputé que les Two Many Dj's ou Optimo  le bonhomme est pourtant à classer dans les précurseurs de la bastard pop des 2000's. L' art de faire une oeuvre musicale avec des enregistrements d' autres  n' est pas nouveau . Les musiques dites plus savantes et plus particulièrement la musique concrète s' étaient déjà attelées à la tache depuis bien longtemps. Intro-inspection peut par exemple rappeler  Stockhausen avec son célèbre Hymnem (oeuvre faite à partir de plusieurs hymnes nationaux)  .


Il y a beaucoup de chose à dire sur l' art du bootleg. Perso je suis à la fois amusé et perplexe . Un brin rassuré aussi que la mode apparut au début des 2000's s' affaiblisse de nos jours.
Certains y voyaient une nouvelle façon de s' approprier  la musique par les non-musiciens (idéologie punk). Un bon moyen  de s' éclater d'une façon ludique en entrechoquant des artistes jugés éloignés (style, genre, époque, culturel) et ainsi exploser les frontières stylistique. Mais d' autres  le stigmatisaient comme étant la quintessence   du repli sur le passé  et qu' au bout du compte rien ne se créait réellement. Ces derniers ont aussi repéré à juste raison qu' il n' y avait derrière tout ça qu'un simple passe-temps trop souvent dénuée de réflexions et de fond.  Juste un jeu amusant se résumant au tape à l' oeil  d' une performance  technique surfant sur ce qui a déjà fait ses preuves. Un truc qui avait bien plus de points communs avec l' horrible music-hall  des 50's que la pop progressiste  et un certain rock aventureux apparus dans les 60's.
Assez vite l' effet de surprise du aux collisions stylistiques est devenu lassant.  L' aspect virtuose que nécessitait cette nouvelle façon de faire de la musique prit le pas  au détriment du reste comme il avait été le cas avec une certaine franche du rock progessif et les guitares héros à la Clapton. On en est arrivé à certains trucs gratuit, dénués de fond et de réflexions.
 C 'était juste rigolo et au bout du compte cela ne donnait qu'une simple addition de musiques ludiques car ses composantes étaient  facilement  identifiables.
 Et c' est là l'une des principales différence avec d' autres musiques  construites à base de sample d' oeuvres préexistantes. Entre un 2 Many Dj's ou l' affreux dj Zebra et The Avalanches ou Dj Shadow par exemple   le fossé est énorme. Avec les premiers on reconnaît plus ou moins tous les morceaux, avec les deuxièmes les titres empruntés sont à peine identifiables et leur somme donne un morceau totalement inédit.


Mais après tout allez-vous me dire. "Ne vaudrait-il pas mieux envoyer aux petits hommes verts une vraie compile de morceaux  plutôt que ce mash-up ?" N'oubliez pas que l' objectif c' est d'offrir un bref résumé de la pop music. De plus, il y a un fait évident concernant "Intro-spection". Il est passionnant. Passionnant parce que tout d' abord bien foutu et très diversifié malgré son ancrage dans le mainstream.  Bien sûr que la plus part des morceaux sont reconnaissables mais les extraits n' excèdent pas 30 secondes donc pas de langueur. L' ensemble qu'il forme est bien plus important qu' un simple assemblage à unique but ludique ou une performance de dj. Il amène à la réflexion  c'est juste 40 années de musique qui y défile à travers 102 morceaux. Des titres qui nous ont en leurs temps ébahi et  fait prendre notre pied. Certains étaient des symboles de l' évolution et de la marche en avant d'un art POPulaire. D' autres représentaient des pas en arrières pour mieux sauter dans l'inconnu par la suite. Et aussi pas mal de très mauvais souvenirs. C'est une partie de l' histoire qui défile et comme dans toutes les histoires il y a les bons et les méchants( devrais-je dire les mauvais).
"Intro-spection" nous aide à prendre la mesure de la complexité de la musique populaire et par là même, celle de l' âme humaine.. Notre dépendance en elle et la trace indélébile que laissent les chansons aimée ou pas dans notre cerveau. Les chansons sont porteuses de notre passé, de nos émotions, de nos réflexions parfois contradictoires.  Et ça aussi c 'est l'un des grands intérêts de ce bootleg. Avec Osymyso on se souvient que,contre notre grès ou pas, nous avons dansé sur le "Babygirl" d' Aqua pour des raisons de socialisation alors qu'en nous la rage d' un Johnny Rotten des Sex Pistols rongeait son frein. On se remémore  avoir adoré Eurythmics à 14 ans sans trop savoir pourquoi puis à peine 10 ans plus tard s' éclater sur le "song 2" de Blur en sachant ce coup-ci pourquoi. Et "Blue Monday" fait le lien parce que New Order est une constante entre ces deux perriodes de nos vie. On se souvient aussi que nous avons découvert Bowie via son pire album avant de tomber sur Zyggi et "Low". On se souvient avoir eu parfois l'envie de se lacher dans l' hédonisme et l'insouciance avec les BeeGees et faire comme tout le monde alors que la triste réalité du réel pointait son nez via un junky de Seattle (Nirvana).
Serait-ce  parce qu'il n' est fait que d'intro mais à la fin d' "intro-spection"  on a qu'une envie. Que cette putain d' histoire de la pop music continue.

Osymyso raconte une histoire comme la mère lit un conte à son enfant le soir avant qu'il ne s' endorme. Et c'est peut-être bien ça qu'il faut prendre en compte en découvrant "Intro-inspection",  le plus intéressant c' est ce qui suit le récit, le fruit de l' imagination de l' enfant dans son sommeil.

Et voici " Intro inspection" avec les pochettes des 102 intros. C'est encore plus parlant.




 



Commentaires

  1. Sacrément impressionnant le travail musical de Osymyso !
    bootleg, bastard-pop ou mash-up, qu'importe le terme employé : Un véritable art du collage sonore, mélodique et historique. Car, comme en France Dj Zebra que j'adore, cet artiste réussi a créer et en même temps à narrer l'histoire de la "Pop music". Quel exploit....et fait avec une telle virtuosité.
    Le clip, avec toutes les pochettes des disques utilisées qui défilent, est vraiment un plus, une valeur ajoutée. Et là, je dis BRAVO !!!
    A +

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