En passant : Julia holter au zénith
Petits rappels sur la chose: ici et par là sans parler du nombre d' article où la belle est abordée.
Et bien voilà, le tant attendu "Loud city song" de Julia Holter est disponible. Que dire du successeur des merveilleux "Tragedy","Ekstasis" et du non moins intéressant "Celebration"? Qu'en penser? Qu' écrire dessus? Les mots vont me manquer tellement le choc est énorme. Je savais Julia Holter capable de bien des choses et surtout du meilleur mais avec ce "Loud city song" je suis dans un état proche de la transe que j' aurai toutes les peines du monde à décrire correctement. Après plusieurs écoutes c'est toujours difficile de vous exprimer à quel point j' alterne entre la surprise, le choc et l' euphorie. Je pourrai bien sûr en passer par tous les superlatifs mais suffisent-ils seulement à vous faire comprendre que ce disque est un chef d' oeuvre comme il s'en fait à peine une dizaine de fois par décennie? L' intensité des émotions ressenties devant un tel disque est à rechercher au fond de ma mémoire et des noms de "classiques" intemporels arrivent. "Rock Bottom" de Wyatt, "Forever Changes" de Love, "Laughning Stock" des Talk Talk au hazard. Avec le These New Puritans ça fait deux fois cette année que j'évoque le disque hors norme et à contre courant de Mark Hollis et sa bande réalisé 1991. Et si 2013 était une de ces putains de "bonnes années" comme l' avait été 91?
Tout est résumé dans cette putain de chanson qu'est "Horns Surrounding".
"Loud city Song" avec son orchestration et ses cotés jazz fait beaucoup penser musicalement aussi à "Laughing Stock". Et toujours ces mystères Holter? Comment fait -elle pour entraîner la pop vers des territoires expérimentaux qui tiennent tout bonnement du surnaturelle? Cette fille n'est pas humaine. Serait-elle la fille de Zeux ou d'un quelconque autre dieu vénéré à travers les âges? Comment passons-nous d'une jolie chansonnette "classique" digne de figurer dans un film de la Nouvelle Vague à un territoire référencé sur aucune carte de la musique "World"? Comment identifions-nous parfaitement une musique mille fois entendue à la radio pour en un instant tomber dans un étrange surréalisme envoûtant? Holter à l'instar d'un Lopatin et Ariel Pink fouille les poubelles de notre mémoire auditive et par détournement et moult transformations obtient une chose totalement neuve
Comment Julia Holter fait-elle en un seul titre ("Maxim's II") pour partir d' un motif minimaliste limite répétitif et arriver à une tornade sonore digne du free-jazz et le tout en donnant des leçon de chant et de retenue à Bjork?
Je savais qu' avec ce quatrième album Julia Holter disposait pour la première fois d'un vrai studio et d'une équipe solide et nombreuse autour d' elle. On aurait pu craindre que la perte de l'aspect lo-fi de ses première productions "faites maisons" enlève tout le mystère et le charme. C'est tout le contraire qu'il se passe. Peut-être moins aventureux ce dernier disque? Il faudra du temps pour digérer ce monument mais une chose est sûr. Julia Holter avec son amour de la chose pop et ses ambitions expérimentales toujours présentes nous fait voyager à travers l'espace et toucher du doigt un inconnu somptueux.
J'y reviendrai plus en détail après la Route du Rock où justement la belle joue et va nous emporter jusqu'à Jupiter!
Commentaires
Enregistrer un commentaire