Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

En passant : Oliver Wilde, un chic type pour un chic disque


C'est le disque indie-pop que l' on attendait pas. La petite merveille de cet été qui fait ressusciter des émotions enfouies au plus profond de moi depuis les 90's. Cet étrange mélange d' euphorie  et de mélancolie qui a bercé mon entrée difficile dans un pseudo âge adulte. La production de disques d'une certaine indie-pop à guitare continue bien sûr mais celui-ci ne souffre pas des défauts de ses contemporains (manque de personnalité, nostalgie envahissante des formations passées et vision étroite). Il a ce petit truc qui fait que ce Oliver Wilde est attachant. Un disque qui ne la ramène pas mais qui le devrait tellement il réussit à procurer les mêmes effets que certaines productions assez proche dans l' état d' esprit et adorées ici , Pure X ou les vénérables Woods.


Il a une bonne bouille le Oliver Wilde au point que l'on a envie d' être son copain  mais pas seulement. Il travaille actuellement(cela ne devrait pas durer) chez un disquaire de Bristol. Ah Bristol ! Bristol et ses groupes mélancoliques et géniaux qui ont eux aussi bercé mes jeunes années: Portishead, Alpha,Gravenhurst et leur père à tous, Robert Wyatt.
 Comme j' aimerai le rencontrer le bon Oliver derrière sa caisse, on parlerait bien sûr du bon vieux temps de sa ville mais pas seulement. C' est que sa musique est bien plus complexe que beaucoup d' autres. Une indie-pop sensible sur laquelle flotte les fantômes de Nick Drake, Sparklehorse et Elliot Smith. Des faux airs de shoegaze  avec des manières très folk.
Ses influences, Wilde les a parfaitement digéré mais il ne se contente pas de la redite. C'est qu'il vit avec son temps et depuis les 90's bien des choses se sont passées. Ainsi parfois on a l' impression en écoutant son beau et essentiel "A Brief Introduction to Unnatural Light Years" de se retrouver face à une indie post Hypnagogic-pop. Il assaisonne sa guitare d' une électro souvent répétitive et de petits bruits évoquant le glitch ou l' idm. On peut penser par exemple à  Baths mais aussi le définir comme l' équivalent britannique du  Atlas Sound de Bradford Cox  avec ses chansons  brinquebalantes et nébuleuses, des chansons sensibles qui touchent là où ça fait du bien.  .
 Il n' a pas peur de brusquer les habitudes en passant d'un style à l' autre sans vraiment de préparation. Sur "Happy Drowner" il n' hésite pas à convoquer l' industriel. "Perrett's books" avec sa façon de chanter et son petit rythme pépère me rappelle  High Llams.

L' Angleterre post Artic Monkey  nous offre avec cette album un truc que l'on n' attendait plus d' elle depuis longtemps. Oliver Wilde réveille des souvenirs oubliés et en les conjuguant au présent nous offre le trésor indie pop de l' été. Magique et doux en attendant avec impatience les deux autres  joyaux de la couronne, Money et King Krule bien sûr.


Commentaires

  1. Nick Drake, Sparklehorse, Elliot Smith, faux airs de shoegaze, manières très folk...belle liste d'influences (qui me parle énormément). La comparaison à Bradford Cox/Atlas Sound est pertinente et juste. Comment ne pas y penser avec ce son si vaporeux, cette voix lascive !

    Perso, je serai moins dure que toi avec l'Indie actuel. Certes, il y a parfois des airs de déjà vu. Mais l'Hypnagogic, le Drone/Synth', la Chillwave, etc, ressassent aussi des trucs anciens.
    Rétromania dirait Simon Reynolds.
    Le revival ne me gêne pas à la condition que l'artiste y pose sa touche. Se servir du passé pour se construire un nouveau présent.
    A + et merci de ces nombreuses découvertes faites ici.

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