En passant : Chromatics
Ce qui est sûr c' est qu' avec cette superbe pochette les petits shoegazers de tout pays vont se montrer très intéressés par le dernier Chromatics. Mais attention. Cette touche shoegaze ne fait qu' accentuer la surprise qui va se révéler être encore plus belle que prévu. On pense à brouillard noisy avec cette guitare mise en avant et c' est une certaine clarté synthétique qui va vous submerger.
2007. Le label se fait connaître avec la sortie de deux albums et une compilation qui défrayent la chronique sur les blogs, "Beatbox" de Glass Candy , "IV Night Drive" des Chromatics et "After Dark". La planète Indie se replonge dans les oeuvres de Giorgio Moroder et le mot Italo-Disco est à prononcer en société pour ne passer pour une truffe. Gros buzz et énorme influence sur la scène mondiale. Certains, peu en fait, parlent de Dream-pop et évoque le shoegaze. Les hipsters n' ont que faire de nos vieux plaisirs. Ils ne retiennent que le terme "trop in" d' Italo-Disco. Et pourtant...
Perso j' adhère au chant détaché sur fond de nappes synth-pop et guitares carillonantes des Chromatics. "Night Drive" sera une de mes marottes de 2007.
Puis, plus de nouvelles.
Eté 2011. Les adorables Still Corners bouchent les trous laissé par l' absence des Chromatics dans une version dépourvue de synthés.
Septembre: La BO du film Drive cartonne avec son mix d' ambient , de synth-pop et Krautrock. Chromatics y figure. Normal . Et on repense encore plus à eux. Que deviennent-ils ?
Octobre 2011. La bande d' Italians se rappelle à nos souvenirs 4 ans après. Sont dispos sur la toile deux très bons morceaux. "Warm in winter" des Glass Candy et l' excellent et New Orderien "Kill for love" des Chromatics. On nous annonce la sortie des albums des deux groupes pour fin 2011-début 2012. On jubile. Les blogs s' excitent.
Novembre,Décembre,Janvier: rien, Février: rien non plus. Et puis y a deux jours, sans prévenir, le nouveau Lp des Chromatics apparaît sur I-Tunes. Je ne sais pas si le report de "Kill for love" tient du buzz savamment entretenu ou d' un quelconque bordel au sein du label mais une chose est sûr, depuis deux jours le label est à nouveau le centre d' intérêt de la blogosphère. Des trucs bizarres se produisent depuis. Alors que j' écris cet article j' apprends que Pitchfork place le single "Kill for love" dans la catégorie Best New Tracks. Curieux. Pourquoi ne l' on-t-ils pas fait à sa sortie en octobre ? Les voix du seigneurs sont impénétrables...
Donc depuis hier soir j' écoute en boucle l' album tant attendu et redouté des Chromatics. Redouté parce que je ne suis pas naïf et je sais bien que leur recette est encore un habile croisement entre diverses influences très marquées du passé . Donc, une recette fragile. Mais seulement voilà. Comme en 2007 ça le fait encore.
On connaît par coeur les territoires de Chromatics. Ce sentimentalisme exacerbé. Et toujours cet envie de regarder par la fenêtre le temps qui s' écoule inéluctablement. On peut parfois remuer des fesses mais c' est alors drapé dans un spleen tenace. La voix de Ruth Radelet nous ensorcelle une fois encore. Chromatics réussit là ou Nite Jewel et Chairlift ont échoué. Il leur manquait peut-être à ces deux derniers la touche Arthur Russel dont fait preuve Chromatics depuis leurs débuts. Arthur Russel le croisement parfait au début 80's entre l' expérimental, l' ambient et le disco (à écouter absolument).
Chromatics nous offre deux possibilités. Soit on écoute sans arrêt leurs pop-songs très classiques du début d' album soit on se laisse aller sur leurs morceaux plus ambiants et lancinants présents vers la fin .
C' est sûr,avec "Kill for love" dans le disque dur, je vais pas faire grand chose aujourd' hui si ce n' est me le passer en boucle et rêvasser.
Manquera que la pluie. Ou une virée en voiture sous le soleil printanier ? Les deux sont possible avec Chromatics.
En bonus je retente le coup avec le jouissif single de Glass Candy de l' automne dernier. En espérant qu'il faudra pas encore une fois trop attendre leur album prévu pour bientôt.
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