En passant : Carter Tutti Void
Si vous commencez à vous sentir mal à l' aise et qu' une petite sensation de malaise s' empare de vous n' ayez crainte. Il n' est pas question de sorcellerie ou que les voix que vous entendez vous parviennent du monde des morts. Illusions optiques et sonores tout simplement. Et enfin et surtout, une certaine idée de ce que doit être la liberté au moment de faire de la musique.
Chris Carter et Cosey Fanni Tutti ont encore frappé. 36 ans après leurs premières fois. Dans le style on fait de la musique pour vous mettre mal à l' aise et même entraîner des troubles physiologiques c' est pas des novices. Leur casier judiciaire parle pour eux. Allez je lache le nom sous lequel on les connaît mieux. Throbbing Gristle. Les anciens comparses de Genesis P Orridge (cf moteur de recherche du blog) sont de retour avec leurs manipulations de vos sens. Sur ce sujet on peut constater que le temps passé les a un petit peu calmé. A la fin des 70's ils s' amusaient via des ultras sons à perturber le système urinal des spectateurs de leur concert. Bon, le problème, c' est qu' après il y avait la queue aux toilettes et plus personne dans la salle.
Ils nous reviennent accompagnés cette fois-ci avec Nick Void (Factory Floor). Ce qu'ils font à présent est toujours cet attirant mélange de bruit industriel et de bidouillages électroniques qui pourrait s' apparenter à un résumé de leur longue et essentielle carrière. C' est aussi une nouvelle preuve des liens historiques ténus entre l'expérimentation (l' indus) et le dancefloor (synth-pop ou acid house). L' occasion de se replonger sur la fascinante mutation que Throbbing Gristle a subi après sa séparation au cours des 80's. Si j' aime un groupe comme Factory Floor c' est ainsi pour les similarités évidentes qu' il existe entre les parcours de l' ancienne formation (Trowbbing) et la nouvelle (Factory) . Mais aussi pour les ressemblance avec que ces deux groupes partagent avec l' évolution de la scène de Manchester entre 1977(punk) et l' explosion dancefloor début 90's. Chris Carter et Cosey Tutti me sont cher pour cela et demeurent l' une des influences majeurs pour beaucoup de musiques et artistes qui m'ont passionné par la suite. Des musiques sans limites issues d' une ouverture d' esprit totale, une vision à long terme, une perpétuelle remise en question et ce refus obtu de suivre les règles et tomber dans la facilité.
Bref, tout ce qui explique qu'en cette période de constant retour en arrière le fait de se pencher sur l' après punk(77-85) reste curieusement et bizarrement le plus sûr moyen de ne pas piétiner et continuer la marche en avant. Parce qu'au moment où les gardiens du temple fêtent les 35 ans du punk il est logique et utile de constater que ce qu'il fallait sauver dans ce mouvement ce n' était pas lui et son folklore mais ce qui a suivi. Cette fantastique accélération et progression que fut le Post-punk !
HelllOOoooo....
RépondreSupprimerdans la même veine pour ceux qui avait " loupé" il y a quelques années :
The-Nextdoor-Neighbors
Bel article sur un disque passionnant.
RépondreSupprimer"Transverse" de Carter Tutti Void est, comme tu l'as si bien dis, un mélange entre Noise, expérimentations soniques et musiques électroniques, sorte de Techno-noise/Expérimental !! Un disque autant à écouter avachi sur le canapé que sur le dance-floor, un disque qui s'écoute et se danse en somme.
Dans les années 90', avec Autechre, Board Of Canada....on parlait pour l'Electronica "Intelligent Dance-Music". Là, on pourrait parler "Intelligent Techno".
Par son psychédélisme graphique jouant avec nos sens (la vue), sa pochette me fait penser à la version noir & blanc de celle de "Merriweather Post Pavilion" d'Animal Collective (2009).
Une oeuvre entre hypnose, transe sonore et recherche sonique !! Un grand disque, tout simplement.
A +