Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

En passant : Autre Ne Veut, plus compliqué que ça en a l'air.



Parfois certains disques méritent du temps plus que d' autres pour leur attribuer un jugement définitif. Et encore, on sait tous que l' aspect définitif est illusoire en ce qui concerne des disques. Quelques jours, des mois et voir même des années peuvent s' écouler avant que votre avis subisse par je ne sais quel tour de passe-passe un revirement à 180°. L' usure du temps, les disques suivants de l' auteur ou même  l' évolution de la musique qui aura suivi via l' oeuvre d'autres artistes.
Le dernier album de Autre Ne Veut  appartient à cette catégorie de disques que l'on pourrait aisément définir par "casse gueule" au moment de porter un jugement critique.


Les trois premiers titres sont des monstres d' efficacité R'n'B. L'entame d' "Anxiety" est à proprement parlé une véritable "tuerie" pop. Il faut aller chercher du coté du plébiscite critique 2012, Frank Ocean, pour trouver un équivalent à cette tornade dans le R'n'b. ANV décore sa musique des apparats Maximalist les plus clinquants et tape à l' oeil  susceptibles de rendre fou de jalousie un Rustie. Si cet aspect tente à s' atténuer par la suite en voyant l' épais magma de sons multiples et variés se faire moins consistant la voix et le lyrisme d' ANV reste toujours intense et la suite de l' album est tout autant passionnant. 



Si ce disque se révèle plus directe que les précédents la principale caractéristique du bonhomme subsiste. ANV, une étonnante approche hypnagogique du R'n'b. Ce n'est pas pour rien que Daniel Lopatin et lui s' entendent à merveille au point de le signer sur Software. En résumé, ça vole bien plus haut sur le fond qu'il n'y parait. A l' instar d'un Ariel Pink, ce diplômé en psychologie parle souvent du phénomène d' anthropophagie dans la pop et de son intérêt pour les "détritus" de l'histoire musicale. Par exemple la fin de "Don't ever loose" peut aisément passer pour une faute de goût. Vous rajoutez à cela qu'il place au dessus de tout ses contemporains  Laurel Halo et vous comprenez qu'il n'est pas à classer dans la catégorie "Roucouleur hype du moment" à la suite d' Ocean. Je comprends que son lyrisme et sa voix de faussé peut en rebuter plus d'un mais je vous conseille une approche du truc similaire à celle que vous auriez face à une oeuvre abstraite comme James Ferraro  ou bien devant la découverte de la musique concrète d'un Stockhausen.


Donc, le jugement hâtif est à éviter et laissons le temps faire son travail.
Une chose est sûr, malgré ses clins d' oeil appuyés aux 80's et 90's Autre Ne Veut s' inscrit dans cette modernité absolue et salvatrice tant désirée par DWTN.

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