Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

Elon Katz ou, quand Diagonal Records trouve l' antidote à LCD Soundsystem et aux années 00's



Merci Oscar Powell et Diagonal Records d' exister. Merci encore une fois.
Après Not Waving et son déjà classique "Animals" puis la déculotté infligée par In The Mouth of The Wolf en à peine trois titres c 'est au tour du dinguo Elon Katz de nous retourner l' esprit. Outre le fait que cet américains est un sacré comique au point d' accompagner son ep d' un mode d' emploi scato typiquement Jean Louis Costes il sera surtout et  à tout jamais la première sortie Diagonal avec des  des paroles. On reste tout de même chez Powell le fan d' EBM donc la touche pop venant des vocaux Katz ça va pas non plus plaire aux fillettes poppy ni aux drogués de songwritting classique (Pop, Rock, Chanson, Rap etc etc)
En écoutant ce disque et surtout en y détectant certains points communs on pense très fort à l'un des pygmalions des années 00's revivalistes, James Murphy et son LCD Soundsystem.
Et vous savez quoi? Le culte autour du petit père des peuples Bobo/Hipsters qu'est  Murphy ne s' en relèvera pas tellement Kartz appuie là où ça fait mal. Si Murphy fut le roi dans années pastiches, Kartz, même dix après, devient bizarrement la version originale, sans compromis et donc  révélatrice de bien des dénis ou mensonges véhiculés par ou autour de LCD.



Le communiqué de presse de Diagonal parle de "citric pop". Par la référence à l' acide  il faut éviter de ne voir que l' aspect destructeur de l' acide. Même si c'est aussi un peu le cas au point qu'un site a confondu et écrit "Critic Pop". L' acide citrique est aussi et surtout utilisée pour ses qualités d' exhausteur de goût, D' intensificateur. La musique de Katz c'est exactement ça. Il intensifie de vieilles références pour créait une pop fêlée  qui repris la rigueur originelle perdu avec le fil du temps et des pastiches. Chez ce type on retrouve le même mode opérationnel que chez James Ferraro, OPN et bien d' autres croisés dans ce site. On fait les poubelles de l' histoire, celles des outsiders comme celles des champions, on détourne, on maltraite et on te recrache le tout en inventant un  nouveau vocabulaire musical qui ne se limite surtout pas à l' excuse estampillé 00's, le "post-modernisme cache misère idéologique".

Avec "Immovable" tout est là. Le début avec crachats électros et quelques notes synthés maximalist. Ce disque a son âge, celui des années numériques 10's. Du post-club ou du Onéohtrix Point Never dernière livraison. Un peu mais pas seulement. Le chant déboule et la voix y est transformée, "déshumanisée". Le phrasé qui suit évoque Prince, ou David Bowie ou... Un pastiche vocale....Ben en résumé Pépé James Murphy quoi! Mais attention, pas de montée lente débouchant sur un orgasme dancefloor comme chez LCD.  Pas d' emprunt entier de l' espace sonore ou du style  Brian Eno des débuts ou de sa collaboration avec Bowie comme LCD en a fait trop. De toute façon Katz n' est pas Murphy déjà parce que ses influences sont autant à chercher dans  des musique plus agressives (indus), moins "divertissante" (la No-Wave), percutantes et flipantes car martiales (l' électro body music de DAF).
Malgré tout ses hommages à Mark E Smiths de The Fall réécouter Murphy en 2016 donne la sensation vraiment frustrante de tomber sur du post-punk light. L' aspect anti-pop/rock donc anti-commerciale/divertissement  de certaines formations y est bien mis de coté non sans un peu malhonnêtement se revendiquer de toute cette mouvance. Et tout ça sur le dos de la culture dancefloor. D 'ailleurs tout aspect politique, artistique ou sociétal du post-punk  sont également absents ou rabotés . Pas étonnant que LCD pour sa reformation puisse taper l'incruste à Coachella parmi bon nombre de réprésentant mainstream et être demander par les gros festivals. No risque !


"Immovable" est donc un sacré travail de déstructuration d' éléments du passé en confrontation à des attaques sonores inopportunes. James Murphy est encore pris la main dans le sac et un truc auquel personne n' avait vraiment voulu voir chez lui apparaît. James Murphy aimait pasticher le passé, souvent fort bien, mais c' était un passé déjà bien éloigné. Sans risque. Fin 70's et un peu fin 80's. Soit Plus de quinze ans après les faits. Un passé bien rentré dans les habitudes d' écoute. Un passé finalement devenu  inoffensif. Il disait adorer l' électro autant que le rock. Mais l' électro purement dansante. Curieusement pas une seul trace d' IDM Autechre ou Aphex Twin dans LCD. "On ne peut pas tout aimer" me direz-vous. Certes, je rajouterai on ne peux pas tout aimer et copier surtout si c' est un brin tordu et "pas facile" à relancer au plus grand nombre. C'est peut être ça que le ep de Kartz démontre le mieux au sujet de Murphy. Une musique refusant toute confrontation avec son époque et ne se contentant que de l' accompagner de coté avec pour étendard contestataire la nostalgie.
Au sujet d' Aphex Twin j' ai lu ce truc si juste qu'il vient peut être du type lui même:
«les débris de structure et la provocation»
La grande différence là voilà. Et voilà pourquoi LCD n' a rien changer ou du moins tenter de changer. D'ailleurs quand on relit les vieilles interviews de Murphy on s' aperçoit de la gène du bonhomme dès que le mot originalité  se pointait. Parfois il s'est même mis en colère. Si il n'y a pas d' originalité alors la musique sera fatalement hors de son époque et perd donc de son rôle "rebelle".
Et voilà que cet inconnu d' Elon Katz (pas si inconnu que ça cf ses projets pour Hyppos in Tanks) nous offre du LCD Soundsystem rebel et revendicatif en version post-club et expérimentale. Du LCD original n' ayant plus besoin de maquillage moderne. Un journaliste a parlé d'un improbable LCD version PAN records.
Revenons au titre "Immovable" et ce putain d' ep, "The Human Pet". Quand la voix évoque le plus celle que Murphy prenait après les montées au moment où LCD atteignait l' euphorie et bien Kartz dans un geste post-punk provocateur et tant Janus/Berlin fait dérailler le train pour conclure en eau de boudin. "You Are Alone" prend la suite. Toujours du LCD un peu étrange, répétition d'une phrase, petit pont et quand LCD poussait à la danse le titre s' arrête et nous plante en plein zone numérique planante et étrange. La phrase reprend mais transformée, parasitée par des sons venus d' ailleurs. Le fan de LCD venu pour danser va pas comprendre et l' organisateur de festival s' apeurer. Fin du spectacle ! Le morceau titre prend le relais et passe à la moulinette l' EBM. Coupure, rythme martial mis à mal. On ne peut pas danser encore une fois et Kartz ça le fait marrer de nous frustrer. Avec ce titre on comprend bien pourquoi Powell l' a signé. Plus loin "Unamed" et "Clean Cash" dévoile un Kartz jouant avec le passé de la même manière mais laissant une place des territoires encore plus étranges.

Elon Kartz tape très fort. Son disque est à faire écouter d' urgence dans les hospice pour Indie-popeux/électro dans le déni de la vieillesse et de leurs actes manqués. Un déni qui les coupe du monde et des nouvelles musiques un peu plus chaque jour. Et une fois de plus avec un disque DWTN se dit que oui! Putain!
Qu'elles furent horrible ces années 2000 totalement nostalgique et copieuse, ces filles du cynisme des 90's qui n'ont pas vu ou voulu voir arriver l' inévitable. La fin d'un système économique emportant tout sur son passage, le drame écologiste et  la révolution numérique. Ces odieuses années où l' originialité et le courage artistique était balayé d'un revers de la main par des crétins au seul profit des aspects divertissants et commerciaux. Ces odieuses années où le libéralisme a fait entrer dans les têtes de toutes les couches de la société, et même de l' underground, que la musique n'était porteuse que de plaisir auditif et surtout pas de fond. Cerains se plongèrent dans le sectarisme stylistique comme d' autres crachait leur tune pour aller s' éclater en festival et ne surtout pas se poser de question. La redite était la norme.
C' est de tout ça que LCD Soundsystem sera à toujours la parfaite bande-son. Une bonne bande son certes. Mais une bande-son faite par des autruches dansant la tête dans le trou.

PS Retour rapide sur les deux tueries 2016 made in Diagonal déjà abordées par ici
Et rassurez-vous!
Comme Elon Kartz, Not Waving et In The Mouth Of The Wolf  ne sont pas prêt d' être sur la grande scène de Coachella dans quinze ans après une reformation cynique.







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