Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

Software et Mexican Summer, un grand bol d' air frais pour l'indie-music



Si vous allez sur le site du label Mexican Summer et que vous observez la liste des artistes un truc peut vous sauter aux yeux. Une présence qui détonne au milieu de noms tel que Beast Coast, Puro Instinct, Light Asylum et les premier Kurt Vile. Pete Swanson et sa musique extrême d' avant-garde au beau milieu d'un petit monde indie abonné au format pop très classique.


Pete Swanson chez Mexican Summer,c' était tout simplement impossible  il y a deux ans . Mais seulement voilà , Daniel Lopatin  et aussi un ras le bol de la nostalgie 90's et d'un certain conformisme dans l'indie music sont passés par là.
Une petite évolution tant espérée et attendue  par votre serviteur qui s' est également dévoilée via une anomalie Pitchforkienne ces derniers jours.
 Le site référence  très (trop?)  influant de la planète indie a attribué une note de 8,7 à la compilation "Rifts" de l' Oneohtrix Point Never de Lopatin. Bizarre parce que la même compilation n' avait obtenu à sa première sortie en 2009 qu'un 8. Quand on sait l'importance des décimales dans la notation Pitchforkienne ce changement (retournement de veste?) ne peut pas être anodin. J' attend avec impatience comment certaines rééditions vont être notées par le site américain. Au hasard, James Ferraro, Maria Minerva, Pete Swanson ou encore  Laurel Halo. Pitchfork n' aurait-il pas vu venir un petit changement dans la musique à force de négliger les musique expérimentales et aventureuses au profit de musiques plus "faciles"?
 Retour sur ce qui a précédé à travers une association de deux labels qui sauve un peu  l' Indie-music de l' ennuie.


  Début 2011 Daniel Lopatin (que l'on ne présente plus ici)  fonde avec son compère Ford le label Sofware. Très vite ce  label va me charmer en se spécialisant dans des musiques aventureuses qui possédaient  la grande qualité de nous sortir du traintrain  revivaliste de la plus part des labels indie. Plus d' expérimentation et de synthés, moins de redite des groupes indies à guitares étiqueté 90's .
 Le label  fêtera  son deuxième anniversaire en ce début d' année avec la sortie du très attendu deuxième album d' Autre Ne Veut (cf également ici ), "Anxiety".


Le premier single d' Autre Ne Veut et ses sonorités 80's sont une excellente porte d' entrée à l' état d' esprit Lopatien  qui plane sur le label Sofware. Daniel Lopatin peut être apparenté à un Ariel Pink quand ce dernier n' hésite pas à fouiller dans les poubelles de l' histoire musicale. Pour l' homme derrière Oneohtrix Point Never il faut se détacher de ce que véhiculent les sonorités dans notre inconscient  et enfin et surtout, éviter les réflexes faciles de jugement de valeur. En résumé, ce n'est pas parce qu' un son ou un instrument vous évoquent un très mauvais souvenir musicale qu'il est inutilisable et perdu pour une espèce de "bon goût". Tout dépend de ce que l'on en fait.

Apparu à la suite de l' Hypnagogique-pop, Lopatin, à l' instar de ce mouvement, voue une passion profonde pour les sons du New Age pourtant tant décrié par le milieu indie des 90's et son culte conservateur (intégriste?) des guitares et des structure pop 60's. L' image du New Age était souvent salie par l' image d' épinal qu'il véhiculait, de longue plages musicales planantes  chiantissimes pour hippies aux neurones grillés par le mysticisme et les drogues.
Software ressort justement ces jours-ci  la compilation résumant les travaux très inspiré par le new age du Lopatin des débuts d' Oneohtrix, "Rifts".


Bien évidemment la première signature du label fut le projet du duo  après leur première collaboration sous le pseudo de "Games". Les longues plages très Tangerine Dream d' Oneohtrix laissaient leur place à une synth-pop plus immédiate.


Suivront sur le label, Harmonizer,  Napolian , Megafortress, Airbird (projet solo de Ford)  et Carlos Giffoni (cf ici ).
Début 2012 le label publie un ep des très footwork  Slava et prouve ainsi son ouverture d' esprit  en ne restant pas bloqué sur les 80's, les nouvelles musiques les intéressent aussi.


Jusqu'à Carlos Giffoni Software était centré sur l' ambient et la synth pop, après la signature du Brésilien le noise et le drone firent leur apparition avec les géniaux Tropa Macaca de Lisbonne et le projet solo du Fuck Buttons  Benjamin Power (Blanck Mass). La récente signature de Pete Swanson n' a fait que confirmer cette évolution.


Si à  lui seul  Sofware offrait déjà  un grand bol d' air frais face aux autres labels indies une association devait se faire pour accroître sa notoriété dans cet univers et un peu bousculer les vieilles habitudes. Et parmi ces labels trop uniquement  influencé par les guitares indies   il y en a un qui  a bien compris qu'il fallait ouvrir les fenêtres et cesser de se borner  toujours aux même influences.  Mexican Summer en s' associant et en distribuant Software a fait preuve d'une certaine lucidité face au statu-co actuelle de l'indie music. Choix plus que salvateur alors que se profile depuis quelques mois un antépénultième revival indie, le grunge cette fois-ci.



Mexican Summer est le label type héritier de la culture indie des 80's et 90's. Grosse présence des guitares et d'un  format pop très classique influencée par les 60's, Beast Coast, Kurt Vile, Real Estate, Puro Instinct The Soft pack. Parfois des artistes plutot marqués par le psychédélisme, Dungen, Wooden Shjips, et bien sûr un petit contingent shoegaze, Tamaryn , No Joy et Pink Playground.   Un peu de folk avec  Marissa Nadler et The Tallest Man on Earth, un zeste de chillwave pour Washed Out.   Mais à première vue pas vraiment  de truc très originaux face aux autres labels du même courant. Bref, que du connu. Certes parfois très bien foutu mais mille fois vu et pas vraiment audacieux. Sauf que...

Sauf qu' il y avait un ver dans le beau fruit calibré indie de Mexican. Une petite bestiole nommée Ariel Pink sort dès les débuts du label un single. Le goût du label pour les artistes un peu bizarres se confirma avec des rééditions bien senties, la grande Linda Perhacs et son légendaire "Parallelograms", l' oublié et non moins génial Bobb Trimble.




Mexican voulait-il  se trouver son John Maus en la personne de Part Time  après avoir rater l'original?


Quand en 2011 Mexican Summer s' associa avec Software  son propre catalogue  subit un profond changement  dans les genres musicaux représentés. Peut-être est-ce à cause de la fréquentation de Ford & Lopatin  mais une chose est sûr,  les fondateurs du labels comprirent qu'il fallait faire preuve d'une plus grandes ouverture d' esprit en décloisonnant l'indie à guitare en allant voir ailleurs.  Après 3 ans de guitares en tout genre c' est une arrivée massive des synthés avec Nite Jewel, Part Time,  Light Asylum. La présence des enfumés de Peaking Lights et leur dub psychédélique marqua aussi cette mini révolution.
 Bien sûr on reste invariablement dans le format pop mais si on rajoute les noms du catalogue Software   alors l' ensemble prend une toute autre dimension et Mexican Summer devient le passage entre deux visions de la musique trop longtemps séparées. L' expérimental et la pop.

Les deux prochaines sorties de Mexican, l' intéressant Spectral Park et les très lo-fi Happy Jawbone Family Band.





http://www.mexicansummer.com/home/
http://www.softwarelabel.net/


En guise de conclusion voici quelques explications pour décrypter la pensée et l' art de Daniel Lopatin décrites plus haut.

Vous prenez un artiste honni du passé. Chris de Burgh  (l' occasion perverse pour moi  de vous passer un extrait d'un show de Patrick Sébastien).



Chris de Burgh (burk!), symbole 80's absolu du "j'en fais des tonnes" à bon coup de pilonnage lacrymal. Une véritable horreur. Lopatin (sous le pseudo Sunsetcorp) prend un court extrait de l'un de ses titres les plus larmoyant "The Lady in red". Il associe ensuite cette boucle à une autre vidéo cette fois-ci symbole également des 80's.
Et ce qui devait vous faire gerber se transforme en une sorte d' hypnose mélancolique urbaine. Il a récupéré une ordure des fonds de la poubelle de la pop-culture et en a fait une oeuvre poétique désespérée.


Ce "Nobody here" est  légendaire car il fut un carton Youtube  dans l' underground et chez les fans d' Hypnagogic-pop. Il appartient à la fameuse série des "écho jams".
http://www.youtube.com/user/sunsetcorp/videos?view=0&flow=grid

Commentaires