Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

Retour dans le passé, Unknown Mortal Orchestra, Veronica Falls et Foxygen



Nouvelle rubrique dans Dancing With The Noise, les Failles Spatio temporelles. De temps en temps on va s' intéresser à ces jeunes artistes  qui font une musique de vieux. L' occasion de se pencher sur LE phénomène musicale de ces dernières années à un point que l'on ne se rend plus trop bien compte de l' ampleur du machin. Cette envahissante et gluante nostalgie  qui s'est accaparé une bonne partie de la scène actuelle. Souvent  il s' agit de simples redites anecdotiques de ce qui a été déjà fait, des trucs  sans vraiment d' intérêt mais il peut s' avérer passionnant et très instructif de s'y attarder. Les raisons à cela peuvent être  multiples. Soit c' est  tout simplement  bien foutu et même occasionnellement aussi bien  (si même plus) que les glorieux anciens. Soit  que  les motivations de ces artistes me paraissent totalement incompréhensible et m' interpellent. Certains disques sortis prennent à mes yeux les mêmes attraits  que ceux des trous noirs de la galaxie. Une sorte de vide qui nous attire inexplicablement.
 J' ai commencé à écouter de la musique à une époque ou la part des styles appartenant au passé était limité à une portion congrue. Les revivals ont toujours existé mais jamais ils n' étaient devenus la norme comme à présent.
Cette rubrique sera l' occasion de se questionner sur tout cela. Et il y a matière à bon nombre d' interrogations. Qu'est-ce qui peut pousser des jeunes a faire la même musique que leurs anciens? Quel intérêt ? Une peur avérée de la prise de risque ou tout simplement un manque d' imagination? Ou encore,  les jeunes formations ont  oublié que l'on peut faire du neuf et ainsi chercher à inventer de nouvelles sonorités et  d'originales  façons de composer? Serait-ce aussi parce que le rôle que l' époque et notre société attribuent à la musique a changé ? Qu'il n'est plus celui d'il y a 20 ans? Tous les styles ou genres musicaux du passé peuvent-ils être réutilisables? Certains sont-ils plus aptes à être reproduits que d' autres et, certains se révèlent-ils être  des terreaux plus fertiles à la nouveauté?

Alors mes petits McFly, trêve de blabla, il est à présent venu  l' heure de nous engouffrer dans le monde merveilleux des failles spatiaux temporelles flottant dans la galaxie musicale  en l'an de grâce 2013.

Dans la famille "Les jeunes qui font de la musique de vieux"  je demande ceux qui le font bien, voir même très bien. Et je choisis  d'Unknown Mortal Orchestra et son "II". Tout comme ses compatriotes de l' hémisphère sud, Tame Impala, Ruban Nielson depuis son installation aux States continue de se vautrer dans le psychédélisme, toutes époques et genres confondues. Rock, pop, garage et même funk. Et ce qui pouvait passer pour une énième redite sans relief vous fera frissonner à coup sûr car l' ex du légendaire label Néo-Zélandais Flying Nun (son pays d' origine)  a  un autre point commun avec les Australiens, il sait écrire des chansons. Et ça , c'est pas donné à tous les revivalistes du monde. Si Ruban Nielson se sert allègrement dans le passé il évite cependant l' écueil du simple copié-collé en expérimentant à tout va. Un peu moins de pop-rock  du premier album et une plus grande place à la complexité et aux improvisations très jazzy . De plus le disque se révèle être une réussite en matière de production lo-fi. Peut-être moins grandiloquente que celle  de Tame Impala mais terriblement en adéquation  avec les compositions du groupe. Le son des  guitares noyées dans une production sous-marine me rappelle beaucoup Rangers. Le coté Durutti Column en moins.


Après ceux qui réussissent, place à ceux qui bégayent. Et aussi  qui nous prouvent que tous les genres ne sont pas à égalité face à la redite. Si le premier album des Veronica Falls était un tant soit peu rafraîchissant le deuxième sur la longueur devient vite rébarbatif. Toujours la même recette de Twee-pop sautillante avec ses choeurs  fragiles et  planants. The Pastels, Shop Assistants, Sarah Records etc etc. Merci on connaît. Plus d' une fois j' ai retrouvé les structures de morceaux mille fois écoutés au débuts 90's dans ma chambrette d' étudiant. Et puis je vais être honnête avec vous. Le petit coté mignon tout plein de la twee-pop c'est comme les petits chatons des calendriers de la poste. On craque à fond le jour de la visite du facteur et puis on les range au fond du terroir sous le téléphones pour ne les ressortir finalement qu'un an après quand le même facteur vous apporte son successeur.
Si seulement Veronica Falls avait laissé tomber la twee-pop pour un peu plus de jangle. C'est qu'ils en sont capables en plus car  il y a bien un titre sur l' album qui échappe aux défaut décrits plus haut. "Tell Me". Ce titre détonne dans l' album pour deux raison : il balaie tout sur son passage et ne ressemble pas à tous les autres. Et vous savez pourquoi? Parce que  les guitares à la Television/Feelies  sont intemporelles. Bien plus en tout cas que celles de la C86 et de la twee-pop. Une évidence  à l' écoute de l' album dans son intégralité.


Pour terminer passons au trou noir gigantesque des derniers mois. La resucée d' artiste n' est pas chose aisée.  En général les groupes préfèrent se limité à l'histoire indie. Si on doit imiter un vieux groupe autant que ça ne se voit pas trop.  Très rares sont ceux qui se sont attaqué aux monstres sacrés des 60's et à leur musique et tics  caractéristiques. Et bien il se trouve qu'aux USA deux cinglés osent  l'inimaginable.



Alors bien sûr une fois entendue cette chanson on ne peut pas dire que Foxygen déteste les Rolling Stones. Et son chanteur encore moins Mick Jagger. Tout l' album est comme ça. Son prédécesseur  était un ep et c' était du même acabit. C' est un véritable pudding de références 60's . J' admets que des fois ils oublient cette décennie et les Stones mais c'est au profit des 70's et du glam à la T-Rex. Bref, à peu de choses près la même tambouille. Ces mecs savent-ils que le punk est passé par là?
Mais Foxygen a un truc. Ils sont très très malins. De réelles capacités de songwritting et une fascinante aptitude à l'imitation de la part du chanteur. Tel un Didier Gustin du rock Sam France pousse au maximum l' ambiguïté. Premier ou deuxième degré? On sait jamais sur quel pied danser. Sauf que l'on en est à la 14 ème écoute et que ce disque nous hypnotise encore et encore. Beaucoup de critiques rock voient dans la démarche du groupe une ressemblance avec celles d'un Ariel Pink ou d'un James Ferraro. C'est pas faut.
La façon dont sont assemblées une multitude d'influences 60's dans un seul morceau est assez intéressante. Auraient-ils inventé la bastard-pop avec instrument et sans sample? Peut-être bien.
Et puis il n'y a pas que les Stones dans la vie, il y a aussi les Kinks et les douces satires à la Ray Davies.


Le repas était gargantuesque et Foxygen a tout bouffé. Reste plus qu' à espérer qu'il ne  reste pas sur leur ventre et le notre à la longue.


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