Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

Ariel Pink Haunted Graffiti, celui qui avait la solution.


Ariel Pink's Haunted Graffiti sort ces jours-ci  "Mature Themes". Voilà qui tombe plutot bien pour DWTN puisqu'il s'agit de l' artiste le plus cité dans ce blog. Mais pourquoi Ariel Pink ( aka Ariel Markus Rosenberg dans le civil ) est-il autant présent dans ce blog ?
Pourquoi est-il selon moi l'un des artistes contemporains les plus importants de la musique? L' égal d' un Brian Eno, du Velvet ou encore de Bowie et Radiohead.
 Pourquoi faut-il se jeter sur son nouveau disque mais aussi sur toutes ses oeuvres passées.
J' avais adoré son "Before Today"  de 2010 mais je crois bien  que ce sont ses productions antérieurs qui m'ont le plus chamboulé.  Je ne pense pas que l'on puisse affirmer que "Before Today"  soit moins "bon" que les débuts de Pink. Sa présence  est  très logique dans le cheminement de la carrière de Pink et son aspect plus "commercial" n' affaiblit pas les énormes qualités de ses chansons. Le génial  songwriting de Rosemberg apparaissait  simplement  plus visible à un plus grand nombre. L' aspect commercial provenant d'une production plus léchée a juste quelque peu étouffé la réflexion de Pink développée au cours de la première décennie du siècle (la première partie de sa carrière). Une réflexion axée en grande partie sur l' expérimentation sonore.

 Ariel Pink n'est pas né le jours où Pitchfork a étiqueté "Best New Music" sa  très habile  relecture du "Brocken English" de Marianne Faithfull, "Round & Round" .
Et ce pour une très simple  raison. A cette époque , 2010, Ariel Pink avait déjà laissé son empreinte dans l' histoire et  changé la donne. Il a posé les bonnes questions sur notre époque et nous a même donné  les solutions. Et le plus beau, c'est qu'il a été suivi !
Je vais tenter de vous l' expliquer.


Le bonhomme est souvent dépeint comme un cinglé. Ariel Pink fou furieux? Pas tant que ça. Et puis ce n'est pas le lot des génies en avance sur leur temps d' être taxés de folie par leurs contemporains?
Ariel Pink malgré les apparences a été l'un des premiers à tirer un triste constat sur les maux dont souffrait la  création musicale depuis le début des 00's.Omniprésence du passé et manque cruel  d'innovation. On ne faisait que du recyclage en perdant  la saveur et la force des originaux. La place de la nouveauté et de l' expérimentation était réduite à une peau de chagrin face aux revivalismes en tout genre. Ariel Pink dit à longueur d' interview que la pop-music et son âge d'or c'est fini. Terminé. Que l'on  est resté bloqué sur les 70's et les 80's. Devant de tel déclaration certains de ses détracteurs n'ont vu en lui qu' un cynique de plus. Ariel Pink est-il cynique? Oui.  Mais un cynique malicieux. 

 Dès  2002  le californien  en faisant preuve d'une terrible mais salvatrice  lucidité est ainsi devenu l'une des principales alternatives . Une porte de sortie sur l' avenir. Il le dit lui-même,"Je tire la sonnette d' alarme". Tous les Black Keys du monde ont-ils seulement tenté de faire de même? Non. Tel des élèves bien fayots Ils ont récités parfaitement leurs leçons et obtenu les bons points distribués par des instituteurs et bon nombre de leur camardes. Le cynisme est souvent le fruit de la réflexion et n'est pas  un défaut à l' origine. Il le devient quand il n'est pas accompagné d'espoir et de la volonté de changer les choses.  Quand c'est le cas c'est ce qu'on appelle le conservatisme et ce dernier peut dévier sur la pensée réactionnaire. Lisez certaines interview de Jack "C' était mieux avant" White des White Stripes.  C'est le premier a déclaré que l' histoire patine et que fait-il? Toujours la même rengaine et en plus de pire en pire au fil des années.
  Ariel Pink quant à lui devait être l'élève rêveur du fond de classe qui se demandait où  nous mènent toutes les sempiternelles récitations des fables de La Fontaine .  

 Je disais "malgré les apparences" à propos du rôle de rénovateur de Pink. Pourquoi?
Parce que la musique de Pink fait daté quand on la découvre. Des transmissions  radios du passé qui  reviennent sur terre déformées par un long périple à travers l' espace. Une musique tellement imprégnée de nostalgie qu'il a lui-même affublé son travail du terme de "Rétro-licious". Un pote m' a dit un jour que c' était "kitch!"  et il avait en partie raison .Et c'est ça le grand paradoxe quand on ne va pas au fond de la pensée d' Ariel Pink et qu'on ne s' arrête qu' aux apparences de "Round & Round". Ce goût pour le passé interroge notre présent. C' est Kitch et révolutionnaire.

 Kitch ? Oui. On y trouve toutes les époques et en plus pas toujours des choses faciles à assumer en société. Et c'est justement ça aussi qui différencie un Pink de la majorité des groupes indie qui cartonnent de nos jours. Il apporte un sacré coup de balais dans le petit monde indie ultra référencé. Tout  le temps les même références. Avec Pink c'est pas toujours du tout premier choix reconnu par les ouvrages du style "les 1001 disques qu'il faut écouter" ou "Le rock Indie pour les nuls". En agissant de la sorte il évite de tomber dans les travers du savoir encyclopédique "officiel"  et la sanctuarisation qu'à entraîner le flux d' archives musicales d' internet. Ce même flux  qui par sa taille a tendance à étouffer l' imagination . Les gamins perdus dans cet océan sont tentés de s' accrocher et d'utiliser qu'un petit nombre de références  institutionnalisées et limitent ainsi la diversité et la prise de risque nécessaire au renouvellement.

Ariel Pink ferait-il les poubelles de l' histoire? Oh que oui et sans gènes en plus. Mais ce n' est pas qu'une simple forme de snobisme. Il s' intéresse à toutes les musiques et pas que "l'histoire officiel". Écoutez "Mature Themes". La fin prog-rock de "Early Birds of Babylon", "Live it up" et ses relents de musique publicitaire. Parfois même certains trucs pourraient servir de générique pour les sitcom des 70's-80's. Tout est bon. Et le truc c'est que ça marche. En interrogeant notre mémoire auditive Ariel Pink affirme qu'il n'y a pas que les amours assumés  qui ont pénétré notre subconscient . Toutes les musiques entendues l'ont pénétré et influencent encore nos goûts. Un fan indie vous racontera que son adolescence a été bercée par la voix de Morissey, les La's, le Velvet etc. C' est vrai mais pas uniquement. Les jingle radio et télé, la muzack des ascenseurs et des supermarchés, les hits du Top 50 de notre adolescence, la voix de Chantal Goya.

Certains journalistes (Wire magazine) parlent à juste titre d' asservissement à la musique.  Un asservissement inconscient qui commence dès la petite enfance.Êtes-vous vraiment sûr que ce n'est qu'en écoutant "Spaniard" des Boo Radleys (http://www.youtube.com/watch?v=BxxIbfye31Q) que votre oreille s'est formée et habituée au timbre particulier des trompettes? Peut-être que vos parents écoutaient eux aussi dans les 70's Georges Jouvin. Georges Jouvin?: http://www.youtube.com/watch?v=UZdG2skZS5o
Êtes-vous sûr qu' au cours de vos soirées de trentenaires et de quadra  c'est que par ironie et nostalgie surjouée que vous vous assénez Corinne Charby ou Steph de Monac ? C'est peut-être bien aussi parce que ça vous fait du bien? Autant qu' en écoutant les vénérables "Sunday Morning" ou "Blue Monday".
 Ariel Pink admet  sans hontes que lui aussi est asservi à la musique de son enfance. Aux sons, à la productions, aux instruments alors à la mode.
Le dernier titre de "Mature themes" est une reprise. Et pas la reprise d'un sommité indie ou pop. Il date de 1979 et ne sera jamais classé dans le top 70's de Pitchfork.

Et c'est pas la première fois qu'il nous fait le coup de la reprise improbable. Sur "Before Today" son titre "Reminiscences" n'est autre que la reprise de ça:
Mais par contre il est moins question ici de son inconscient et d' asservissement mais plus d'une passion musicale purement désirée, recherchée.

Il a parfois défini ses chansons comme des pastiches et c'est peut-être l'une des idées  les plus importantes à avoir à l' esprit quand on écoute le type.
Il y a une énorme différence entre un pastiche et la simple copie.Le pastiche peut comporter certaines notions artistiques.  Pink fait-il du post-modernisme? Oui mais un post-modernisme qui a la qualité rare de nos jours de ne pas servir de cache misère au manque de personnalité et à la non volonté d' évoluer. Comme Thurston Moore disait de Merzbow, Ariel Pink "c'est un courageux.Il monte aù front".

Ce type par nostalgie d' une époque révolue a ouvert de nouvelles portes et chose   hallucinante Ariel Pink  a réussit à ré-enclencher la marche avant.  D'autres ont suivi ses pas .  L'hypnagogic-pop tant traitée dans ces pages c' est lui .  Ces mélodies baignant dans une purée de sons abstraits lo-fi rappelant le psychédélisme et pouvant postuler au titre de filles illégitimes coté musique du shoegaze et du post-rock ( les deux derniers courant novateurs indies) et coté art contemporain de DADA , des surréalistes et du Pop Art.
John Maus(son faux frêre),James Ferraro("je voulais reproduire les sons que je percevais dans ma chambre quand j'entendais la radio à travers la porte fernée"), Oneohtrix Point Never, Pocahaunted, Sun Araw,Mark Mc Guyre, Rangers, Gary War, Holy Other, Maria Minerva, etc etc. Tous sont des enfants de Pink. Et pas seulement * (Cf à la fin de l' article).


Ariel Pink nous donne également un sacré coup de pied au cul. On ne peut plus se contenter d' écouter un Black Keys  et les White Stripes ou faire comme The Smiths en se contentant de dire, "c'est bien foutu". Oui ça l'est. Oui c' est jouissif et puissant parfois. Mais ça reste qu'une resucée de ce qui a été fait. Ce n'est pas de l' expérimentation.
  Pour le beau Ariel  l' expérimentation est un état d' esprit  résumé dans cette phrase : "La musique est une question à laquelle il faut répondre. Cette question a toujours été présente jusqu'à un certain moment où elle a disparu".

 Les yeux dans le rétro par hantise du futur n'est pas une réponse. Et le futur tant craint justement? Et bien faut juste l' écrire pour qu'il soit meilleur. Il faut croire en lui. Ce n' est pas surprenant que Pink et d' autres (Emeralds) donne dans le rétro-futurisme. Une musique porteuse dans les 70's et 80's d' espoir.
Il nous donne envie de redécouvrir l'inconnu et peu importe si le milieu indie et le mainstream ne se posent plus la fameuse question. Laissons les patiner. Continuons ce que nous faisions autrefois. Rappelons-nous pourquoi nous écoutions de l' indie music.   Explorons les marges à la recherche de la nouveauté sans oeillère. Découvrons  le matin la nouvelle musique issue des ghettos de Chicago (la footwork),  passons logiquement ensuite l' après-midi à disséquer le coupé-décalé d' Afrique Centrale  en se souvenant du frisson ressenti lors d'une rencontre avec  la diaspora Ivoirienne d' Angoulême et on terminera par un bon drone  des Yellow Swans (Pete Swanson). Si bien sûr on a pas  plongé dans l'univers noisy de Merzbow d'ici là. Avouez que c'est plus passionnant et revigorant que la sempiternel indie-music des 80's et 90's.

Avec lui il s' est passé quelque chose de fort. Quelque chose d' important. De vital.  A titre personnel j' ai revécu des moments de ma vie de passionné que je croyais définitivement ancrés dans le passé. Cette époque magique de la musique  ou sa découverte allait de paire  avec  l'innovation conjuguée au présent et pas seulement au passé.
Je repense à tous ces moment en sa compagnie et celles de ses suiveurs déjà cités plus haut.Toutes ces soirées passée dans la pénombre de mon appart de quadra avec le casque sur les oreilles. Je me suis remis à y croire. Je me retrouvais là comme un gosse   a décortiquer les disques qui ont précédé "Before Today", les"Worm Copy", "The Doldrums", "House Arrest" .
A résister pour ne pas me mettre à danser seul dans le salon et réveiller ainsi l'amour de ma vie et la boule de poil qui partagent ma vie. A ne pas beugler mon effarement devant ce monstrueux "Trepaned Hearth". Un morceau épique et révolutionnaire digne du "Mc Arthur Park" de Richard Harris, du "  " des Beatles, du "Good vibration" des Beach Boys ou que sais-je encore comme "classique". Je n' étais pas à la quête de mes vingts ans. Non, je redécouvrais l' émotion ressentie et l' intense sensation quand un jour je suis tombé sur ça  http://www.youtube.com/watch?v=eGPhUr-T6UM. Ou sur ça http://www.youtube.com/watch?v=vDK2svrGG_c.
Cette étrange et bouleversante sensation. Un mélange de joie, de peur, de désir, de malaise,d' incompréhension puis au final de PLAISIR!!!.Le plongeon vers l' inconnu sans possibilité de revenir en arrière.


Je reconnais que rentrer dans l'univers d' Ariel Pink c' est pas du gâteau et qu'en plus on peut passer un peu à coté de l' essentiel en ne s'  attachant qu'à ses réels talents de compositeurs et de chanteur avec sa ligne clair inaugurée depuis "Before Today". Le byrdsien "Only my Dreams" pour la cuvée 2012. Mais ses autres disques à d' autres moments  rappellent aussi ces grands disques révolutionnaires du passé qui ont divisé les avis. Cette catégorie d'oeuvres singulières qui en ont dérouté plus d'un. Celles des Coltrane,  Captain Beefheart ou My Bloody Valentine en son temps. Je comprends la frustration ressentie par certains devant
le son crado de ses premiers disques  enregistrés à la sauce lo-fi .
 De gargantuesque fourre-tout  composés de chansons sidérantes aux mélodies majestueuses noyées dans une bouillie brumeuse de réverbérations. Écoutez bien ces disques. Les "Doldrums", "Worn Copy" . Analysez bien les caractéristiques d'une production qui peut sembler  pourrie mais où réside l'intérêt d' Ariel Pink. Le son est plats,  les tonalités graves sont atténuées et on ne voit surnager que les gammes du milieu. Les sonorités sont fuyantes et les compos sont truffées d' incohérence stylistique. Dans une même chanson une mélodie incongrue tape l'incruste au milieu d' une autre.
Ce n'est pas un pure hasard. Ariel Pink explique qu'il a voulu recréer les premiers amours pop de l' enfant qu'il était. Nos premiers amours adolescents. Des amours rencontrés  via les stations radios de la bande am ,   l' oreille collé au transistor. Et qu' arrive-t-il parfois quand on écoute la radio? Des interférences surviennent. Ariel pink ne les a pas oublié d'où les fameuses mélodies incongrues et la présence de jingle et d' extrait d' émissions.
A l' heure d' internet la radio comme Thème nouveau d'inspiration? Y a pas un groupe qui ne cesse d' en parler dans ces interviews actuellement? Et si ! Animal Collective à propos de son récent  "Centipede Hz".  Ariel Pink fait ça depuis 2002.



Le bonhomme nous vient de Beverly Hills et est issu d' un couple divorcé. Il est passé par des écoles d' art et l'université d'où il a gardé la notion de concept artistique. Chose essentiels dans l' histoire de la musique mais souvent négligée au profit de la caricature("sex, drug & rock'n'roll").
 Le jeune Ariel est très vite un obsessionnel de la pop musique. Un geek musical. L' équivalent musicale d'un Quentin Tatrantino dans sa boutique de location vidéo. Une véritable éponge qui absorbe tout. Un fana de toutes les pop musiques !  Sans discriminations ni a priori. Il peut tout aussi bien écouter du rock, de la pop 60's et  du Mickael Jackson que de la pop d' URSS ou d' Ethiopie des 80's.C'est un enfant d'internet en matière d'influences artistique mais pas seulement. Il est aussi le fruit du nouveau mode de consommation de la musique que la révolution numérique a entraîné.  L' époque ou un disque s' écoutait du début à la fin est fini. C'est le règne du mode shuffle. On passe d'un artiste à un autre très vite. D'un genre à un autre sans tenir compte des frontières géographique, sociales ou chronologiques. Bien sûr beaucoup d' autres artistes disent ça aussi mais avec Pink on en prend réellement conscience qu'à son écoute.
Au début des 2000's il se met à enregistrer ses chansons  dans sa chambre avec les moyens du bord. Par manque de moyen probablement mais aussi par volonté artistique affirmée contre le système industriel du monde de la musique. "Par rébellion" dit-il. Pour lui le mode Lo-fi permet beaucoup de choses. C'est pas pour rien que le jeune Markus Rosemberg vénère l'un des chantres du lo-fi, R Stevie Moore http://en.wikipedia.org/wiki/R._Stevie_Moore
Selon Rosemberg avec la lo-fi, l' amateurisme, le faible niveau technique et  les erreurs qui en résultent permettent  l' expérimentation qui seule est capable de faire progresser la création musicale. Pour lui ce n'est pas nécessaire de savoir chanter ou maîtriser un instrument. Ce qui est utile c' est de domestiquer l' enregistrement. Le studio est l'unique instrument à connaître. Brian Eno doit applaudir à deux mains. Encore selon lui c'est cette notion qui a totalement disparu depuis les 90's et qui apporté le statu-quo et le revivalisme triomphant décrié plus haut.


Donc au début des 2000's Ariel Pink enregistre seul ses titres dans le quasi anonymat et sort à un rythme effréné des albums  prodigieux de recherches et de trouvailles sonores en tout genre. C' est le fruit d' un travail en vase clos où toutes les parties instrumentales sont de ses mains et enregistrées sur une simple table de mixage 8 pistes.Le songwritting est déjà  quant à lui fabuleux. 2002: "FF>>", "House Arrest" et "Lover Boy". L 'énorme "Worn Copy" en 2003, "The Doldrums"2004,"Scared Famous"  et "Underground" plus tard .
Et puis...Plus rien pendant 5 longues années.
La légende veut que le début de la reconnaissance  commence par une cassette DAT retrouvée sur le sol du tour bus des Animal Collective. Les Animaux craquent  et s' ensuit en 2005 des rééditions sur leur label  PawTracks. Pink se fait aussi des copains avec qui il collabore. John Maus, Gary War. Il joue également dans Holy Shit aux cotés de Christopher Owens(Girls).
Ariel Pink décide ne plus se la jouer en solo et monte autour de lui ce qui va devenir Ariel Pink Haunted Graffiti. Les débuts sont laborieux  mais il se décide enfin de passer par un vrai studio et quitte Paw Track pour 4AD. Il se calme un peu sur les expérimentations et c' est ainsi que "Before Today" voit le jour 2010 et l'influent  Pitchfork fait de lui une star indie.

"Mature themes" déboule à présent. Beaucoup disent qu'il s'agit d'un retour à son époque lo-fi. Oui et non. Et si c' était une sorte de préquelle pour le nouveau public drainé par "Before Today"? Pourquoi pas.  La ligne claire est bien représentée avec les deux tueries "Mature themes" et "Only my dream" mais on trouve aussi tout ce qui fait l' intéret de "Worn Copy" et "Doldrums". Le rigolo  "Schnitzel", les mélodies incongrues au milieu d' une autre avec le magnifique "Symphony  of  the Nymph", les musiques de spot publicitaire de "Is this the best spot?".  Son amour pour la pop éthiopienne repointe son nez avec réussite sur "Driftwood". Les claviers sont encore plus présents et leur aspect new wave rappellent Cure en version moins cul-sérré que l' original .  Plus psychédélique que  gothique. L' hypnagogic-pop est bien représentée avec l'opiacée "Nostradamus & Me". L'aspect Kitch-rétro de Pink est toujours là  mais contre-caré par le psychédélisme et la vision kaléidoscopique qui se dégage de l'ensemble.  "Mature Themes" est comme ses prédécesseurs une mosaïque  formée par des tonnes et des tonnes d'idées. Bonnes ou mauvaises peu importe. Un disque d' Ariel Pink est toujours un grand voyage où on en prend plein les yeux. Que ce soit sur autoroute ou sur des chemins abandonnés cahotiques.

Ariel Pink a remis dans la pop-music et le rock ce qui leur manquait tant. Ce qui fait que The Velvet Underground, Wire, Bowie/Eno, Autechre, This Heat, Throbbing Gristtle et d' autres sont de grands groupes et pas seulement pour leurs capacités technique ou vocales et leur songwriting. Le concept artistique!


 *L' hypnagogic-pop fille d' Ariel Pink? Assurément. Et quelle progéniture ! Quel déscendance !
L' hypna-pop et tout  ce qu'elle a engendré ou annoncé. Rendez-vous compte de tout les courants que ce type seul dans sa chambre a provoqué directement ou indirectement.
La chillwave (Neon Indian, Toro y Moi,Washed Out, Com Truise Ducktails, Teen Daze, Washed Out), la Witch House (Salem, Zola Jesus, Balam Acab,oOoOO,  Holy Other, Amanda Brown du label Not Not Fun et de LA Vampire), l' Hauntology (Leyland Kirby aka Caretaker, Demdike Stare, Vatican Snare)
  On peut même retrouver l'influence d' élément hypna-pop dans un style pourtant opposé à première vue. Des anciens de l' hypna se retrouvent ainsi assez souvent dans l' indie-beach. Ces mecs  ont abandonné la production lo-fi dronesque  de l' hypna-pop et l' expérimentation dont elle était porteuse  et se sont retrouvés ainsi à reproduire quelque chose de très ressemblant à la  Beach music californienne des 60's (Brian Wilson et Phil Spector) et ce, en cherchant simplement des conditions d'une  production meilleure.  Ariel Pink en tête d'ailleurs(sa ligne clair), mais aussi des membres de Real Estate, de Best Coast (une ex Pocahaunted). D' autres toujours dans l' indie-beach et n' ayant pas participé à l' aventure hypna en ont incorporé dans leurs oeuvres . Et pas des moindres, Panda Bear, Wavves, Beach House.  Même chez le simple auditeur Pink a changé quelque chose. Ce gôut réaffirmé pour l' expérimental ça vient un peu de lui.  Ecouter à nouveau de l' électro IDM (Actress, Flying Lotus), ne pas tenir compte de l'outrance du maximalism (Rustie), l' ambient de Tim Hecker, du hip hop aventurier(Shabazz Palaces,). Bref , tout ce qui fait de NEUF!!!







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