En repassant : Dean Blunt frappe encore et continue d' être une sorte de héros.
Cf http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2013/05/en-passant-dean-blunt-continue-d.html
Dean Blunt ne fait rien comme tout le monde mais le fait toujours très bien!
En cette année 2013 nous avons vu une véritable avalanche d' idées en tout genre pour amener le fan de musique a acheter un disque. Les stratégies les plus réfléchies et orchestrées d'une main de maître se sont succédées pour faire monter la sauce. Boards of Canada, Daft Punk et tant d' autres ont (ou leurs labels) usé jusqu' à la corde la grosse ficelle des effets d' annonce façon compte-goutte. Bribes par bribes. Les vidéos de BOC, les extraits d' à peine 20 seconde pour Daft Punk au cours du Superbowl etc. L'industrie est toujours et, bien plus qu' avant, aux abois en 2013. Et même si on peut penser qu'elle a cette fois-ci bien intégré une partie des changements apportés par Internet je crains pour elle que ces histoires de grosses ficelles et de cordes ne prennent à moyen terme les contours funèbres dont ces objets ont été porteurs pour la fin tragique d'un Ian Curtis et tant d' autres. La lassitude finit toujours par arriver.
Il y a aussi ceux qui se permettent de la jouer sans l' infrastructure des labels, juste en s' appuyant sur le désir suscité par la simple évocation de leur nom et en faisant un gros doigt à tout ce système, My Bloody Valentine.
Et puis il y a ... Dean Blunt.
Dean Blunt appartient à la nouvelle génération et par bien des aspects il diffère terriblement de l' ancienne représentée par les grands noms cités précédemment.
Déjà son rythme de production. En à peine deux ans c'est 4 albums et je vous parle même pas des ep et diverses collaborations. Comme d' autres de sa génération, par exemple Vatican Shadow ou Demdike Stare. Et avec lui la quantité ne nuit pas à la qualité. Loin de là.
Dean Blunt vient de surprendre tout le monde en sortant un album disponible gratuitement sur internet. Il bouscule les habitudes. Death Grips l' avait fait également en 2012 et ce en snobant les labels (avec mise à la porte du label en conséquence). Mais là où Dean Blunt va plus loin c'est que plutot que passer par les sites ou les blogs réputés (surtout anglo-saxons) l' anglais a choisi ...la Russie via l' exclusivité pour un blog du pays de Poutine.
Dean Blunt est l'un des artistes les plus insaisissables, intelligents et malicieux du moment et cet acte le confirme encore. Ses interviews sont de véritables exercices d' arrachage de cheveux pour les journalistes et parfois elles nous font du bien parce que Blunt aborde des sujets que beaucoup d' autres préfèrent éviter. Par exemple dans celle qu'il a donné au site Russe Blunt parle du phénomène des Revival tant de fois abordé par ici.
Quand on lui demande pourquoi ne fait-il pas comme la majorité des formations en reproduisant un peu trop une musique du passé l' anglais se contente de ces quelques mots qui sont certes, que des évidences, mais des évidences laissées volontairement ou involontairement à l' abandon par bon nombres de ses contemporains.
"Cela a été fait auparavant"
"si je veux écouter de garage rock, je vais écouter les Sonics."
Il existe à présent un mystère "Dean Blunt". Mystère concernant bien sûr les manière de faire et la pensée du bonhomme mais aussi, et comme avec le précédent "The Redeemer", un ensorceleur mystère enveloppant sa musique.
Ce nouvel album s' appelle "Каменный остров". En version anglaise, et parce que je suis de bonne humeur, il semble que ça fait "Stone Island".
D' après les sites bien informés Blunt l' aurait enregistré dans un hôtel de Moscou en une semaine au mois d' août.
Et une nouvelle fois la magie opère à nouveaux. Comme sur "The Redeemer" la recette de la potion Blunt reste la même. Nappe de synthés évoquant Angelo Badalamenti, collages sonores venant de nul part (bombe de peinture, chien), climat très sombre des chansons et choeurs féminins. Le tout avec une production faite de bric et de broc au son très pure. Le chant du bonhomme est encore plus présent, toujours une diction très calme relatant des choses parfois brutales.
"Stone Island" est un merveilleux brassage de la soul avec une pop très arty qui ne peut pas être désigné comme une simple compilation de rebus de son prédécesseur . C'est une suite logique fruit d' un séjour à l' étranger qui égale en tout point "The Redeemer" avec pour faire le lien des réminiscences dans certaines chansons et la présence de la voix magnifique de Joanne Robertson.
PS numéro 1 :
Dean Blunt a donc séjourné en Russie, et qui dit Russie pour les fidèles de DWTN, dit un compositeur russe évoqué dans un article de DWTN de cet été. Le dinguo Meditation-estivale-tordue-1913-2013.
Blunt aussi c'est souvenu qu'en 2013 nous avons fêté le centenaire du ballet de Stravinsky, "Le sacre du Printemps". Et de quelle belle manière avec la chanson intitulé "Six".Dean Blunt a donc séjourné en Russie, et qui dit Russie pour les fidèles de DWTN, dit un compositeur russe évoqué dans un article de DWTN de cet été. Le dinguo Meditation-estivale-tordue-1913-2013.
En lisant ton très bon article, j'apprend que Dean Blunt sort un nouvel album, et ce peu de temps après le mirifique "The Redeemer". Moi qui n'en n'avais pas encore fait le tour, le voici qu'il remet le couvert. Orgie totale !!
RépondreSupprimerTu parles de mystère "Dean Blunt" !! Belle et pertinente réflexion. Je vais de ce pas télécharger "Stone Island" et me délecter de son univers original.
Merci de l'info, pour ton blog que je prend toujours plaisir à lire.
A +