Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

En passant: These New Puritans, 7 ans de passion pour un séisme, "Field of Reeds"



Les These New Puritans vont nous offrir le  10 Juin prochain leur troisième album et attendez-vous à un disque pas comme les autres. Un disque essentiel et inclassable. Si en apparence il  n'a que très peu de rapport avec le rock et la pop dans sa forme  musicale il l' est bel et bien dans le fond  parce que These New Puritans  sont en filiation direct avec deux mouvements musicaux qui ont influencé le courant indie des 80's et 90's. Le post-punk et le post-rock.
Très certainement également ce "Field of Reeds" va en désarçonner plus d' un et en premier lieu le milieu indie et ses fans. Ce disque est un coup de maître magistral parce qu'il est une réussite artistiquement mais aussi parce qu'il est  le fruit d' une intégrité à toute épreuve et d'un amour irraisonné de l' expérimentation. Deux valeurs fondamentales de l'indie à ses origines mais trop souvent oubliées depuis longtemps.
Donc TNP va encore surprendre et même en décevoir certains après le plébiscite unanime du précédent disque, "Hidden". Quand on suit de très près les TNP depuis leurs origines on ne sera pas étonné des différents des  accueils reçus selon leurs productions et les publiques. Ce groupe a d' abord connu le buzz et la hype accordés aux nouvelles têtes au moment du ep 'Now pluvial"  pour ensuite  ne rencontrer que le mépris avec leur premier album "Pyramid" et finalement rencontrer à nouveau la hype et le succès critique avec "Hidden".
On pourrait penser que  leur carrière est en dent de scie mais en vérité leur progression a été régulière et les virages pris par le groupe à première vue surprenants découlent d'une logique imparable, toujours la même et résumé dans une seule phrase "Ne jamais se répéter". Et je rajouterai en ces temps de nostalgie omniprésente: "oublier le ROCK et la POP".
Leur carrière jusqu'à "Field of Reeds" ressemble à l' épopée spatiale d'une fusée en trois partie. Des débuts fait d' essais infructueux, d' explosion en plein et de fausse-pistes abandonnées rapidement. Ensuite un décollage tonitruant et explosif avec "Hidden"  pour arriver en 2013 à la dernière phase, l' entrée dans l' état d' apesanteur et le calme spatial.

Ma passion pour le groupe des frêres  Barnett  remonte à très longtemps et depuis il n'a fait que croître et en 2013 plus que jamais.
(A ce propos voici  un exemple avec une première envie de blog vite avortée en 2007. Un seul article un rien naïf  mais il était déjà question des These new Puritans et on sentait bien toute la ferveur et l'intérêt que suscitait ce groupe chez votre serviteur. C'est ici que ça se passe: http://correzianparadise.magicrpm.com/)
A titre personnel je n'ai jamais considéré les TNP  comme un groupe les autres tellement  je me suis toujours senti très proche de cette formation au point de les défendre systématiquement et même parfois de faire preuve d'une mauvaise foi absolue. Depuis 2006 il me semble que leur disques successifs répondent toujours à mes questionnements, mes besoins, mes coups de gueules, mes désirs et mes réflexions en rapport avec l' actualité discographique et l'industrie musicale. Ils ont aussi les rares mérites souvent dissocié de nos jours de m' étonner et de me combler à la fois artistiquement et ... idéologiquement.
Le développement de leur oeuvre a donc accompagné celui de ma vision de la musique. Leurs choix, leur façon de faire et un certain état d' esprit du style  "rien à foutre de ce que vous pouvez penser" ou "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué".
En 2006 je n' ai pas saisi tout ce que dissimulait mon obsession pour eux. Ils accompagnèrent et répondirent mon ras le bol de la mode revivaliste et nostalgique , mon goût réaffirmé pour l' expérimentation au détriment d'une musique plus "commerciale" et ce sentiment de plus en plus persistant que la musique avait cessée d'être autre chose qu'un simple divertissement. Plus précisément ils palliaient la léthargie croissante de l' indie-music provenant de l' arrivage de groupes sans grande imagination et se référant au seul et unique passé de ce courant musical . La musique  pouvait avoir un visée artistique ou politique et  avait été  pour moi et d' autres jusqu'alors  un moyen de changer le monde. A partir de  l' an 2000 cela ne l'était plus trop le cas dans l'esprit des gens et de bon nombres d'artistes.


Vers 2005-2006 internet arriva enfin dans mon foyer et me donna la possibilité de découvrir encore plus de musique du passé innaccessible jusqu' alors. Je jetai alors mon dévolu sur le post-punk avec frénésie alors que ce courant réapparaissait via un énième revival et de toute nouvelle formation. De ce revival  post-punk  du milieu 00's  parlons-en justement. Un post-punk plutot dansant et pop mais franchement pas aventureux et expérimental comme il l' avait pu être du temps des Raincoats, Public Image Limited ,This Heat, Savage Republic, Public Image Ltd, Pop Group, Throbbing Gristle ou 24 Skidoo  . Un post-punk tout juste bon à servir de musique de pub et à faire remuer les foules des festivals d' été. On reconnaissait bien l' habillage post-punk mais musicalement ça ne sonnait franchement pas révolutionnaires et le bon James Murphy pouvait faire tout ce qu'il pouvait, sa fantastique musique n'était qu'un assemblage malin de rétroviseurs. Le post-punk que l'on nous offrait avait sérieusement été amputé de la  vision arty ou politique qui l' accompagnait aux origines. Musicalement c' était un post-punk un peu trop sous le joug du classicisme rock (Art brut, The Futurheads) et dominé par les fantomes de Joy Division et Gang of Four (The Rakes, Bloc Party).Plus des citations apprises par coeur que de la réflexion avec la prise de risque qui va avec .
C'est à partir de cette époque-là que l' éloignement du rock-indie  de l' actualité politique ou sociétale se fit de plus en plus  insoutenable à mes yeux. Le rock indie ne se nourrissait que de sa propre histoire et devint alors ce que l'on nomme communément un "vieux con" radotant dans son salon où trônaient les trophée d' autrefois.


Petit à petit une vérité présumée et  pas assumée en publique éclata dans mon esprit. Le post-punk des origines (1977-80) et toutes ses mouvances était allé  plus loin  que l' indie-music et surtout il répondait bien plus à mes aspirations que ce dernier. Dans son ensemble l' indie-music me paraissait à présent  un tantinet replié sur elle-même, trop nostalgique de la pop-music et du rock des 60's et 70's. Si pas  "réac" et étroite d' esprit quand j' observai certains comportement autour de moi. Depuis le milieu des 90's l' indie ne trouvait grâce à mes yeux que lorsqu'il oubliait cet héritage encombrant et devenait ce que l' on a appellé post-rock
Une dernière chose et pas la moins intéressante à propos du post-punk originel. Bon nombre des formations découvertes ou redécouvertes tenait un discourt très politisé. Il y était souvent question de la critique société du spectacle évoqué par  Guy Debord. Pour beaucoup d'entre elles  la pop-music était devenu un moyen d' asservissement des masses et ainsi le format pop classique était souvent jugé trop commercial donc rebutant. Le rock était quant à lui était devenu un truc limite réac et égocentrique manquant cruellement de vision artistique  et d' ouverture d' esprit.
Les These New Puritans quand ils sont apparu transpiraient le post-punk originel par tous les pores de leur peau et c' est évidemment ça qui m' a attiré immédiatement. Pas de compromis pop et surtout pas d' oeillère stylistique. Ma rencontre  avec These New Puritans, tout jeune groupe auteur d'un simple ep à l'époque  s'est faite par l'intermédiaire d'une vidéo sur youtube qui me troubla profondément et m' hypnotisa des jours durant. En la visionnant on pouvait espérer de bien belles choses de leur part sans être un grand visionnaire et surtout elle apportait un grand bol d' air frais dans la chambrette indie .


Un prise de son pourrie et en  direct pour la première partie du clip, le groupe joue dans ce qui ressemble à un hangar redécoré.  La deuxième partie a un son plus "agréable"  et est illustrée par des séquences en super 8. L'efficace et superbe "En papier".  On a la sensation d' entrer dans un local de répétition et d'assister à un acte majeur de l'histoire de la musique. Qu'il s'y passe quelque chose de pas banal. Qu'eux aussi ont senti que quelque chose s'était bloqué et que pour reprendre la marche avant il fallait repartir sur les bonnes bases pour pouvoir explorer des terres inconnus. Fantasme absolu pour les amateurs de musique.  Quelles étaient ces "bonnes bases"?
Les vidéos du Velvet Underground tournées dans la Factory argentée par Andy Warhol? On est en plein dans une vision arty du rock souvent méprisé à l' époque.
 Une porte s' ouvre sur un hangar désaffecté ou des Mancuniens jouent un truc sur lequel on dansera 30 ans après? Y a de ça également.
Le groupe est seul, pas de jeune fille en fleur se trémoussant. Ça viendra pour le premier clip d'Elvis.Mais il y a un petit détail au début du clip qui m'avait interpellé et intrigué. Une séquence servant d'introduction, un autre super 8,  cette fois-ci  le souvenir d'un voyage sur un site archéologique d' Amérique du Sud. On sera après dans une ambiance rock/arty mais d'abord place à un côté mystico-historique. Les These New Puritans laisseront tomber les cités d'or et les azteques mais garderont un faible pour l'imagerie historique et religieuse.Leur dada ce sera le Médiéval , via des photo,le design des t-shirt, et même une sorte d'armure arborée par le chanteur.
Les TNP se rapprochait beaucoup de ce que l'on appelle l' art-rock, ce malaxage des idées provenant du monde des arts avec l' énergie du rock et de la pop musique. Ils étaient en opposition avec le petit coté réac-bas du front que les revivals successifs des 2000's avaient propagés et surtout ils regardaient autre chose que simplement la musique et son histoire. Ma passion pour le groupe ne cessa de prendre de l'ampleur au point d'en arriver à la terrible prise d'otage d'une vendeuse de la fnac avec multiples écoutes forcées (7 ou 8?) du ep "Now pluvial" au cours de l' épuisant  retour en voiture  annuel de la RDR édition 2007.


Assez vite la hype les casa dans les rangs de la New Rave aux cotés des Klaxons et autre New Young Pony Club. Le single "Elvis" s'en rapprochait certes beaucoup et il se retrouva tout naturellement dans une compile mixée par les Simian Mobil Disco  célébrant cette quasi invention journalistique (ici). Si "Elvis" passait très bien dans le mix il se distanciait assez clairement du mélange rave-pop d' "Atlantis to Interzone" ou du relifting dance du rock garage des Gossip par Soulwax.  Le coté arty des TNP et la différence on la trouvait surtout dans leur clip expérimentaux mais aussi sur leurs autres titres moins connus était bien éloignée  de l' alignement de tube aux sonorités post-punk pour les dancefloors.  Les TNP se cherchaient et tapaient dans tous les sens et faisaient mouche assez régulièrement, ("C16", ""Chamber").  
Ma curiosité de plus en plus intense pour eux fut satisfaite par une série de titres trouvés sur les plate-formes de téléchargement illégale. Parfois des titres instrumentaux nébuleux et expérimentaux  ou bien des pop-song plus classiques provenant de l' héritage du rock indie des 80's et 90's. Les réécouter après le cataclysmique "Hidden" et avant le prochain est fortement recommandable parce que on comprend que dès 2006 cette formation avait une tête au dessus des autres. Leur palette stylistique était très variée et on pouvait observer un groupe qui cherche tout azimut en n' hésitant pas à produire une musique "difficile" et complexe.  Le couturier Hedi Sliman fatigué de suivre Pete Doherty dans ses pérégrinations rock'n'rollesque fit des deux frangins ses nouvelles icônes du renouveau rock et  leur demanda même d'illustrer un de ses défilés, le magnifique morceau aventureux "Navigate,navigate". Les These New Puritans accompagné de Sliman allaient-ils devenir un pseudo groupe arty de la pose, un groupe périssable pour bobo et hipster ? Un peu sur l'instant sauf qu'il ne s' agissait pas d'une simple coquille de noix vide (allez voir du coté de Woodkid) mais si leur image en terme d'indépendance et de sérieux en pâtit l' artistique et leur intégrité artistique issu du post-punk allait rattrapait tout ça.

La sortie de leur premier album en laissa plus d'un perplexe. Devant l' absence d' autres singles imparables comme "Elvis" le succès fut plus que mitigé. La hype des débuts retomba et il était très difficile de trouver d' autres passionné pour cette formation. Pas vraiment New Rave le "Beat Pyramid", plutôt Post-punk partant dans tous les sens et s' attaquant à une multitude de style IDM, Glitch, post-rock, punk, shoegaze, noise. Sous haut patronnage The Fall, Wire et proche de leurs contemporais géniaux, les Liars.
Surtout pas une succession de titre dansable ou tubesque  coincé dans l' axe Joy Division-Gang of Four à la mode alors (The Rakes, The Futurheads , Franz Ferdinant ou Block Party). 

"Pyramid" n' était  pas à considérer comme une réussite flagrante mais en y grattant bien tout le potentiel et la maîtrise des frères Barnett étaient visibles.On parla beaucoup moins par la suite de ces These New Puritans dans la presse et chez les bobos/hipsters (les fluokids) et je me rappelle du scepticisme de Bernard Lenoir à l'occasion d'une Black Session et de celui aussi de mon entourage face à l' enthousiasme qui ne cessait de croître en moi. Parce qu' à y regarder de plus près les premières oeuvres de TNP allaient bien au delà de la simple copie modernisée.

Le nom de groupe venait d'un titre de The Fall, et puis  il y avait cette belle habitude qu'avait Jack Barnett de citer This Heat à tout va. Mot magique post-punk pour DWTN. Cet album présentait des morceaux tout en cassures, alternant convulsions punk et moments d' accalmie ambient plutôt angoissants et le tout avec une production très agressive. On était réellement en plein post-punk, à mille lieues du rock.  En résumé, il savait ce que signifiait réellement le terme post-punk et se rapprochait donc du post-rock des 90's. Oublié les tics du rock et son influence au profit de l'influence d' autres genres musicaux (jazz, classique, électro ou progressif). Tout ça  au risque un beau jour de devoir abandonner les sacro-saintes guitares.
 Leur penchant expérimental se rapprochait de Einstürzen Neubauten et Throbbing Gristle pour le petit coté boucan industriel, Sonic Youth et une once de shoegaze n' étaient non plus pas loin pour l'utilisation  des guitares (pas encore abandonnées pour le coup mais déjà fortement menacées) . Mais quand  beaucoup de groupes de l'époque  se référaient à des courants musicaux d'une manière très cloisonnée  et à des époques très concises sans vraiment faire preuve de personnalité les TNP évoluaient à travers des paysages sonores bien plus vastes et les époques. Barnett mentionnait des artistes  plus récents et hétéroclites, RZA du Wu-Tan Clan, Aphex Twin et l' électronicat pour lâcher à la fin d'une phrase Steve Riley ou Steve Reich.

Et puis en Janvier 2010 le deuxième album "Hidden"  tomba sur la tête de ceux qui avaient manqué de clairvoyance à l'époque de "Beat Pyramid". Et ces derniers crièrent tout d'un coup  au génie. Le groupe avait évolué et fortement progressé . Cette fois-ci Barnett  évoqua "une rencontre entre le dancehall   et le précurseur Minimaliste Steve Reich "  à propos de son utilisation d'un étonnant basson pendant l'enregistrement. Il faut également parler du travail minutieux effectué sur des percussions apocalyptiques et omniprésentes inspirées des tambours japonnais. Et comment ne pas oublier ce  fameux son glaçant du sabre et le slogan "We Want War". Leur travail rappelait celui accompli par Jamie Smith de The XX .On peut se demander avec le recule   si il ne faut pas voir en These New Puritans  un signe annonciateur de cette mouvance souvent dark et expérimental des 2010's qui marie insolemment  goût du risque et pop, musique populaire et musique savante. Mount Kimbie, James Blake, Haxan Cloak coté britanique,Cold Cave,Holly Herndon et Laurel Halo coté Etats-Unis.
                 
Et nous voilà arrivé en 2013.

 Les projecteurs sont braqués une nouvelle fois sur TNP et l' attente est bien plus considérable qu'elle ne l' avait été pour "Hidden". Quid de ce "Field of Reeds"?
Il est ailleurs. Hors du temps  et des modes parce que  pas "lèche cul" pour deux soux et surtout ne manquant pas d' ambition artistique. Artistique l' ambition et non pas commercial  comme les pauvres Foals devenu bourrins en oubliant ce qui les rendait adorable, leurs véléités arty post-punk.
Les These New Puritans à l'instar de la troupe de Yannis Philippakis ont eux aussi tourné le dos au post-punk et son traitement des sons présent sur "Hidden" mais c' est pour se plonger encore plus dans la démarche post-rock. Les racines morales sont toujours dans  le rock indie mais les horizons visés sont bien autres et les moyens utilisés rare dans le rock et la pop .


 Instrumentation plus du tout rock et provenant en grande partie de la musique classique et avant-guardiste, l' utilisation d' un étonnant piano à résonance magnétique par exemple . Post-rock voulu et assumé en tant que tel avec  l' embauche en coproducteur du génial Graham Sutton (Bark Psychosis) une deuxième fois .
La démarche des TNP et certains passages du disque rappelleront le grand "Laughing Stock" de Talk Talk mais aussi la fin lumineuse de carrière du Japan de David Sylvian,  la liberté en plus sage des géniaux félés Disco Inferno et un lien de parenté avec la dernière partie de la carrière de Scott Walker.
Moins tapageur et touffu que "Hidden" ce troisième album est plus simple et calme mais toujours aussi riche en sonorités et en idées. Les titres s' étire pour la plus part sur plus de 5 minutes et prennent tout leur temps de s'imposer à nous.  Les percussions si présente sur "Hidden" ont quasiment disparu et l' électronique se fait mais tapageuse. La place de la rythmique dans chaque morceau est réduite à une peau de chagrin et ainsi certains titres ont un petit coté ambiant ou dronesque.
Si vous cherchez des chansons aux formats pop ou rock facile à caser dans une soirée passez votre chemin et ce n'est pas le single "Fragment two" qui vous sauvera . C'est un disque exigeant  qui se rapproche plus de l' art que de la pop music. Dans le NME  Jack Barnett y a été franco et a dit bien haut ce que certains pensaient tout bas au sujet de ses véléités pop affirmées avant les séances d' enregistrement: ""I've sort of abandoned that idea. I've realised I actually hate pop music. Most people don't like good music so there's no point trying to do something for them."
Cérébral et avant-guardiste  plus que jamais les  TNP en 2013 quite à ce que  certains les traitent d' élitistes?
Et bien oui et tant pis pour leurs détracteurs et on les emmerde. Je vous signale juste que ce sont les mêmes qui vous font passer des véssies pour des lanternes à longueur de temps (Suuns, Lana Del Rey, Woodkid). Les même qui vous propose des trucs passe-partout (Breton) en prétextant un quelconque intéret artistique d'innovation ou une originalité imaginaire alors qu'en définitive le seul intérêt de leur chouchoux est juste commercial car il brosse le mainstream dans le sens du poil. Alt-j? Même Michel Drucker va adorer!
Les These New Puritans n'ont pas changé leur fusil d' épaule et continuent de faire preuve d'une curiosité fabuleuse au point de récupérer une chanteuse portugaise de jazz et de fado (Elysa Rodriguez). Après les sabres en studio c' est au tour des verres explosés pour l' enregistrement. Dès le premier morceau "This guy's in love with you" on sait que l'on ne met pas les pieds en terre connue. Beaucoup de disques nous l'ont joué de la sorte, débuter par un titre très singulier. Peu ont continué jusqu'à leur fin, "Field of Reeds" si!
 "V(island song)" voit enfin l' apparition d'une petite rythmique pendant que Jack Barnett semble vouloir faire du drone avec  sa voix. Le titre de 10 minutes nous emporte très haut et est l'un de leurs meilleurs depuis les débuts. "Organ Eternal", c'est de l' ambiant répétitive version orchestre de chambre (toujours l'influence Steve Reich). Sur "Dream" la voix d' Eliza Rodriguez m' évoque celle des Young Marble Giants et donne l' occasion de reprendre son souffle avant le merveilleux "Field of reeds" clôturant l' album du même nom.

Ce n'est pas du rock, ce n' est pas de la pop, ni de l' électro ou encore une quelconque nouvelle musique urbaine apparu sur les dancefloors. C'est autre chose et cet autre chose est tout simplement merveilleux. Un fabuleux territoire vierge voisin de ceux dévoilés cette années par Haxan Cloak ou Dean Blunt. Ils sont rares les groupes et les personnages à pouvoir nous offrir cela. On savait que les These New Puritans en était capables, ils nous prouvent définitivement. TNP,  tout simplement le plus grand groupe anglais apparu depuis...Radiohead !

Commentaires

  1. Putain, quel article de fond sur TNP, bravo !
    Perso, j'avais accroché moyen aux précédents LP. Mais ce tout nouveau m'a l'air divin, très inspiré Robert Wyatt, Mark Hollis et Talk Talk.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire