En passant : James Holden revient, enfin !
Alors voilà, après une très longue attente vient de sortir enfin le plus grand album d' électro aventureuse et planante de cette année 2013. Un album que l'on osait plus trop espérer tellement les nouvelles étaient rares depuis un moment. Et certains de s' écrier : Vous allez voir ce que vous allez voir, Boards Of Canada va éclater la concurrence et repousser encore plus loin les frontières de la musique!"
Une campagne de promotion hallucinante extrêmement efficace s' ensuivit et personne ne put y échapper. Le résultat s' est révélé passionnant mais tout sauf franchement révolutionnaire et ce ne fut surtout pas la claque espérée et annoncée. "Tomorrow's Harvest" n' est pas le choc qu' avaient été en leur temps "Music Has the Right to Children" et "Geogaddi".
Pendant ce temps là un autre disque tant attendu mais bénéficiant de beaucoup moins d' abattage médiatique s' est glissé à la place du BOC dans mon lecteur. Et y reste très solidement depuis.
James Holden a enfin sorti le successeur de son immense "The Idiots Are Winning" de 2006. Il s' appelle "The Inheritors" et, contrairement à celui de Boards of Canada, cet album s' avère être une véritable claque comme l' avait été son prédécesseur il y a 7 ans. On l' avait peut-être oublié mais quand "The Idiot are winning" débarqua son auteur avait été déclaré par la presse comme étant le digne successeur de ...Boards of Canada.
L' élève aurait-il dépassé ses maître ? Trop tôt pour en juger sur l'ensemble de leurs carrières respectives mais c' est bel et bien de lui que j' ai envie de vous parler en ce mois de juin 2013.
Avec cet album Holden prouve qu'il est bien le petit génie annoncé il y a 7 ans. Si sa musique a été rare je ne vous parle même pas de ses interviews. Quand on se penche sur ces dernières Holden revient sans cesse sur un sujet précis. Les rites païens d' autrefois. Et voici le bonhomme n' hésitant pas à rapprocher et assimiler ces cérémonies ancestrales au raves contemporaines. Judicieux et facile constat serait-on sensé dire mais un constat rarement appliqué en musique avec pertinence sans tomber dans la caricature. Holden avec "The Inheritors" produit ainsi une oeuvre évoquant constamment la transe et le spiritualisme. Alors que l' exercice pourrait s' avérer être ennuyeux et déplacé au cours d'une audition à domicile au quotidien il réussit à captiver et rester judicieux. Si il s'inspire des musiques de transe souvent ethnique (rythmique proche des percussions tribales) et new age (la flutte de "A circle inside a circle" Holden n'en n' oublie pas autant son amour pour d' autres expérimentales ambitieuses plus modernes. La Kosmiche ("Rannoch Dawn"), le free jazz avec la présence du saxophone d' Etienne Jaumet qui explose le très Battles "The Caterpillar's intervention", l' électronique agressive et abstraite des Fuck Buttons et Black Dice ("The Inheritors" et "Sky Burial").
Beaucoup de titres d' Holden agissent toujours de la même manière. Comme si une fumée hallucinogène à peine perceptible venue de nul part entrait dans votre chambre malgré vous pour finir par s' emparer de votre âme et vous transporter dans l' espace à la recherche des esprits. D' abord une mélodie très facilement assimilable nous est présentée puis fréquemment des éléments discordants et décalés interviennent apportant la complexité qui permet au titre de décoller sans être rébarbatif.
Tout James Holden depuis ses débuts et encore plus aujourd'hui peut être résumé à un étonnant mariage du bizarre avec l' accessible. Ce disque prend assez rapidement les traits d'une fabuleuse odyssée sonore qui nous entraîne vers l'inconnu après avoir débuté en territoire familier, les dancefloors et votre chambre.
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