Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

KABLAM ou, "Dans le gang Janus, la fille? C' est la pire!" et encore "Est-on obligé de danser dans un club". And more, listen, listen, listen,...


Depuis le temps que son nom était cité régulièrement dans ce blog il lui fallait bien un article rien que pour elle. Malheureusement depuis deux ans pas une seule "vraie" sortie de disque. Rien, nada !  Si ce n'est  des mixtapes et des remix en veux-tu en voilà la belle se faisait discrète concrètement mais son nom dopé par la proximité des Lotic et M.ES.H. était sur tous les bons radars. Au tour donc de Kablam de balancer de grosses torgnoles sur le dancefloor . Avertissement.  Méfiez-vous. Derrière cette photo hyper travaillée  proprette se cache la plus fêlée, la plus guerrière et la plus grande fouteuse de merde de toute la clique Janus. Son rictus n'est rien comparé à ce qu'elle inflige.





Avec ce génial "Crisis" les amis de la robotique vont être ravis. Le brassage entre la nature et la technologie continue de plus belle. Le post-club persiste et signe. Langage du dancefloor carrément passé à la hacheuse pour offrir un vocabulaire mutant. Nouveau ! A ce propos, j' ai lu dans une interview que Lotic méprisait ce terme juste parce qu'il voulait que sa musique soit dans le club et non pas après. On va pas tortiller du cul pour le faire rentrer dans le bocal mais fallait bien trouver un nom pour définir vaguement cette nouvelle musique sans pour autant tomber dans les travers de l' estampille. Pour moi le "post" a bien sûr une connotation de temporalité mais elle concerne plutot l' histoire du genre. Pas de la tranche horaire de la journée. "Post-punk", "post-rock" et à présent "Post-Club". Les deux premiers "post" désignaient des artistes qui  ont cherché à sortir des carcans et des règles établies des termes qu'ils précèdent. La musique de Janus et des Rabit ou d' autres c'est exactement la même démarche. C'est même le faît que justement un type comme Lotic veuille rester dans les clubs qui justifie l' affiliation à ce terme et donc son cousinage aux deux autres. Les post-punks et les post-rock allaient au front en utilisant les salles, les circuits de tournée et les médias rock et punk. Il y avait une sorte de confrontation voulue ou non avec ce qui avait précédé. Une réaction progressiste. Pour Lotic ou M.E.S.H. c'est la house au kilomètre, la techno qui tabasse en se répétant. Bref le mot d'ordre : faut danser!

Les dancefloors de 2015-16 ont fini par oublier qu'au tout début du phénomène on parlait de Chill Out. Dans l'inconscient collectif dancefloor = mouvement. Daniel Loop dans son ouvrage "Ocean of Sound" parle très bien de ça  en tissant un lien entre la danse immobile et le voyage immobile quand il évoque  Debussy et  ses fantasmes asiatiques. Ces gamins connaissent-il des nuits Chill out du Land of Oz?  Lotic en est un héritiers ou plutot un cousin éloigné.  De l' électro mais pas pour danser. Enfin, danser si, mais statiquement. Assis, debout ou coucher on s' en tape. Il se trouvait vers 1989 des endroits dans l' arrière-salle des club où la musique se devait d' être relaxante, hypnotique donc tout simplement ...ambient. Peu à peu elles ont disparue. Écoutez les premiers albums de The Orb ou de KLF. C'est loin d' être un scoop ce que je vous dis mais cette vieille habitude de ne pas danser systématiquement en club s'est évaporée au fur et à mesure que le statut de DJ et la culture dancefloor se popularisait dans les grands médias. La force  caricaturiste des uns nuit toujours au besoin de  complexité des autres. David Guetta oui, The Orb non !




Avec la clique Janus et d' autres c'est sûr que l'on est loin des trip psyché de The Orb et KLF . Je parlerai plutot de trip science-fiction technologie/nature. Alors bien sûr l' aspect artificiel ça peut parfois devenir un peu brutal et froid. Mais le post-club comme c'est le cas avec ce "Prière" de Kablam inspiré de Jordi Savall se révèle bien plus proche de la nature humaine et rempli de vraie émotions que du diktat des rythmes dansant aux kilomètres dans un sens. Et encore j' aborde pas le sujet de "sur quel musique dansent-on en dancefloor" parce que là aussi il y a du grain à moudre question ouverture d' esprit des caricaturistes. Kablam en parle très bien lorsqu'elle dit préférer une musique "dégoûtante" que de la house "confortable" au kilomètre. Une volonté d' affronter l' extérieur du club et de ne pas s' enfermer dans une coquille hédoniste à tout prix. Dans ses mix vous allez donc retrouver beaucoup de "ghetto music" en plus des potes berlinnois. Des musiques qui tabassent comme la vie sait faire. Pas de chichi pas de calin à la "maman Hipster" donc, pas de rétro pour danser. Du r'n'b crado, de la grime, de l' epic-collage de Total Freedom ou la grande Elysia (E+E) Crampton, du latin castagneur comme Kamixlo et bien sûr une bonne dose de kuduro portugais (cf à la fin).

Kablam vous remue physiquement quand elle le veut. Vous balance des chants orientales déchirants ou des jingle latinos tapageur (coucou Elysia!) pour vous trainer dans un bouge de Lisbonne et remuer du cul. On sait où se finira cette histoire. A Cracovie en Pologne. Fini Berlin. Je m' égars. Mais rappelez-vous de cette phrase. Quand Berlin va devenir hors de prix tout ce monde de dépravés géniaux va voir là où c' est moins cher. Unsound (le festival) n'est que l'introduction d'une histoire fort probable.
Kajsa Blom aka Kablam aime la confrontation qui est toujours le début du dialogue. Pas froid aux yeux la suédoise. Elle évoque une jeunesse passé dans un trou du monde scandinave où tous les néo-nazi et nationaliste du coin s' étaient donnés rendez-vous. Elle raconte que, politisée très tôt, adolescente elle ne cessait de se prendre la tête verbalement avec ses voisins du village alors que toujours d' après-elle le suédois évite toute discussion politique. Faudra lui dire qu'en France c' était pareil. Et comme d' habitude, qui dit frustration dit musique. Elle parle de ses première formations indie-rock anti-capitaliste et féministe. Limite punk. Tiens donc !?? L'indie rock à guitare était anti-capitaliste à un moment??? Appellez pépé Kurt Vile ou James Murphy je crois bien qu'eux et leurs successeurs nous ont menti. Ou lobotomisé. Kablam parle de la volonté de faire une musique "conflictuelle". Bref, foutre la merde ? Ok pas de prob, DWTN sera toujours là pour ça.
Conclusion, Kablam n' a pas fini d' être sur écoute.

PS: Quelqes titres en référence avec ce qu' affectionne la suédoise. Classés souvent dans les top ep de ce blog mais comme souvent ça passe innaperçu à cause des vieilles manies de vieux cons française, "Le ep? Un format que pour Dj".









Petit truc à signaler. Le regroupement multinational NON (souvent abordé ici mais jamais cité dans ce blog depuis 3 ans faute de temps) s' intéresse de plus en plus au Gqom. Kablam ou Total Freedom commencent à en balancer la version la plus brutal, celle qui est la plus proche de leur son cinglant. La clique de Rudeboyz.
Et en France, toujours rien ou si peu sur le Gqom à l' exception de Low Jack qui vient de s'y mettre via une mixtape. Mais ça, c' était prévu (cf l' article DWTN le concernant ).
Sinon dans NON vous y retrouverez des habitués de ce blog (Rabit, Elysia Crampton, Rudeboyz, Chino Amobi). Dès que vous tombez sur leur logo allez-y !

















KABLAM — Overdrive Infinity par OverdriveInfinity

Commentaires