Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

Jackie Lynn ou Circuit Des Yeux? Haley Fohr pour toujours.



Haley Fohr aka Circuit Des Yeux nous revient. Elle s' habille en cowboy et est passé chez le coiffeur pour une teinture. Mais c'est bien sûr encore plus compliqué que ça. Tel un  Bowie Haley Fohr s 'est construite une nouvelle identité. Énième virage artistique pas aisé et énième réussite vicieuse pour cette artiste qui plait tant à DWTN (ici et par là sans parler des classements de fin d' année où chaque album y figure )




Le pseudo nouvellement adopté par Fohr mérite qu'on s'y attarde par l' importance et même la nécessité  qu'il comporte au moment d' écouter ce disque. Un disque concept racontant  une histoire fortes au senteurs féministes. Une sorte de moyen métrage discographique où une fois de plus l' américaine nous bluffe par sa capacité à toucher avec peu.
L' histoire crée de toute pièce sur cette fameuse Jackie Lynn est bien représentative de la folie douce de Fohr. Une sorte d' histoire personnelle un brin fantasmée avec emprunt à la vie de la musicienne. Elle serait née dans l' Indianna  (comme Fohr dans la vraie vie), et ce au cours d'un accouchement assez rocambolesque. Partie de son trou perdu la jeune fille est montée à la ville pour bien évidemment faire une mauvaise rencontre amoureuse. Elle et son mec seraient devenus dealer de cocaïne aux alentours de Chicago (lieu de résidence actuel de Fohr).  Le destin tragique susceptible d' être l' épilogue de ce comte de l' americana moderne laisse toutefois planer le doute sur ce qu'est devenue Jackie Lynn. Le couple aurait disparu suite à une dispute en ne laissant que des traces de cocaïne et ce disque en guise de "testament".
A l'image du costume folklorique un brin kitch la musique de Fohr quitte le folk sombre et expérimental de Circuit des Yeux pour la country pop. Mais attention  comme toujours c' est du Fohr tout craché, le prévisible devient intriguant. Ensorcelant. Une country pop avec sa guitare bien sûr mais aussi avec une instrumentation analogique faite de synthés et toujours cette voix  si "Nico-esque".Résumé comme ça on peut prévoir un disque Lynchien. Ça l'est un peu mais pas seulement. Badalamenti parfois mais bien d' autres nom sont à citer.  Group Rhoda ou Tropic Of Cancer reprenant Johnny Cash par un triste soir dans un club Troisième âge rural. Le coté pastiche et caricatural ne tient jamais longtemps avec une tel artiste. Soit l' émotion ou soit son pure talent de musicienne originale brisent apparences sur la longueur. Comme avec Circuit des Yeux les premières secondes d' écoutes laissent entrevoir une déception et un sentiment de déjà entendu rapidement oubliés et évaporés. Une seule envie vous prend à la fin des huit titres, réécouter les trois premiers titres si "kitch" et tant trompeurs, "Bright Lights" , "Chicken Picken" et "Smile". L' univers de Lana Del Rey vous plaît mais vous aimeriez moins de grandiloquence putassière? Jackie Lynn est l'originale, Del Rey un produit aseptisé tape à l' oeil.
Un aspect sombre provenant d'un  post-punk glacial et synthétique l' emporte sur la caricature country à partir d' "Alien Love" après l' intermède "O". L' usage de boites à rythmes plus "modernes" et "machinique" n'y est pas pour rien. Jacjie Lynn avait bien quitté sa campagne natale pour la ville industrielle.
Le disque se clôture sur le seul titre réellement Folk drapé de nappes synthées ce qui signifie probablement le proche  retour  de Circuit des Yeux n'ayant plus de nouvelles de Jackie Lynn et de son type. Et qui sait, un jour, on retrouvera un autre disque testamentaire si touchant.

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