Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

LOW JACK ou, le présent et le futur sont apparus en France.



Depuis le temps que DWTN  attendait. Le miracle a enfin lieu. Un français vient de pondre un disque teinté de grime futuriste, de footwork, UK bass. Parfois on est chez Demdike Stare, parfois chez nos idoles de Pan et Janus (MESH,Lotic), parfois même chez celle de Tri Angle Records. Et tout naturellement Teklife et Chicago s 'imposent dans les esprits.
Et en plus c'est signé chez Modern Love !!!!!!  Modern Love !!!!!!!! le label qui truste les top de fin d'année par ici. C'est très rare que le quarteron de géniaux mancuniens ouvrent leur porte à l' étranger, comprenait : "un truc plus loin que Stanford".
Et en plus  du plus, il avait fait dans la techno abrasive avec le petit coté tribal de Cut Hands.
N'entrer surtout pas tous les noms que je viens de citer dans mon moteur de recherche, votre ordi va sacrément buger.
ET ET ET : "...mais cela peut vous paraître un détail mais pour moi ça veut dire quelque chose"
Le type vient de Saint Malo !!!

C'est bien simple si un jour vous voulez savoir ce que donnerait de la musique faites par ce blog vieux de 4 ans et bien jetez-vous sur ce truc génial.

L'  HONNEUR NATIONAL EST ENFIN SAUVE !





Low Jack parle beaucoup de turntablism , ça en est, mais on est très loin des pathétiques exemples français trop  connus. Birdy Nam Nam, Chinese Man et C2C. Contrairement à ces malheureux souvenirs franchouillards notre bonhomme a le sens de l'originalité et la curiosité suffisante en matière de sampling pour prendre des risques et surtout, pour que son oeuvre ne se limite pas au final à une performance technique spectaculaire et grandiloquente dénuée de sentiments.  L'art du sampling, cette façon de complètement transformer une source sonore, de s' attarder sur un détail pour en faire l' épine dorsale d'un titre, de ne pas hésiter à piocher dans des styles non convenus, et en fin de compte, d'offrir un truc sans réel attaches, une musique venue d' ailleurs. Les liens avec Demdike Stare ne sont qu' évident et Philippe Hallais assume totalement l'influence des deux héros mancuniens de ce blog. La rencontre amoureuse ne pouvait que ce faire quand Low Jack oeuvrait dans la techno-noisy. 

L' autre grand amour de DWTN, le dieu Footwork tellement méprisé dans l' hexagone , montre son bout du nez souvent  dans ce miraculeux "Lighthouse Story". Ce n' est pas la première fois que ce style se traduise en français. Et c' était encore un peu grace à Low Jack via son label avec l' envoutant Black zone myth chant (aka High Wolf)  et son "Mane thecel phares". Ce truc faisant le lien entre footwork, Afrique Centrale et psychédélisme/chamanisme. Cette pépitte française 2015 dont DWTN vous avait parlé. (Cf   par là ).
La rencontre entre la patte Modern Love et le style Chicagoans n' avait jamais été aussi évidente sur les productions du label. Le rendez-vous ne sera pas manqué mais faut avouer que dès que quelqu'un sur cette planète décide de faire une musique futuriste ou simplement moderne, donc surtout pas "vintage", la créature des Traxman, RP Boo ou Rashad devient une obligation. Ou du moins une influence majeur. Qu'en sera-t-il de Low Jack le jour où ce fan de Detroit et de Ghetto House va tomber sur le révolutionnaire Gqom (à voir ici ).

La caractéristique principale de Low Jack, au point  que DWTN a l'impression d' avoir enfin trouver le copain de lycée qui écoute la même musique râre et peu appréciée,  C'est son amour si inaccoutumé en France des musique urbaines dites de "ghetto" anglo saxonnes. Ici on aime mais quand c'est vieux. Lui ce sont  celles du présent, Grime, footwork , UK Bass etc etc. Le vieux hip-hop se pointe via quelques "tics" mais ce sont des manières bien trop retravaillées et modernisée pour plaire aux voyageurs perdus ddans le passé. Parfois on retrouve l' aspect noïsy de ses débuts techno. Ce boucan crasseux qu'un fan de J&M C, MBV devrait aimer plutot que se vautrer dans la redite à guitare.  Déjà que certains sont passé à coté de leurs dignes héritier bruitistes à tendance psyché,le duo  Yellow Swans de Pete Swanson  avec le légendaire "At All Ends".
 Footwork plus bruits. Le "bruit" peut être Crasseux ou grace à la fée numérique, clinquant, pimpant, futuriste soit en résumé, Maximaliste.  Un des  SAINT GRAL  de votre DANCING WITH NOISE.
Low Jack  assume complètement et n' hésite pas à offrir ses amours courageux  à la face de ses compatriotes un brin fermés et nombrilistes. J' aimerai bien le rencontrer pour savoir  si lui aussi a du subir l'incompréhension ou le mépris en passant à nos congénères français les bpm poussé à  150 et la syncope des beats tellement propice à l' expérimentation. 



Dans le communiqué de presse adressé par des anglais à d' autres étrangers , une phrase a attiré mon attention et les rares neurones qui me restent. "Sounded like a footwork variant sewn up with an exotic production style impossible to pin down" soit en langage de grenouille Malouine que l'on entend aux environs du  fort Saint Père les soirs d' été :
"Qui ressemblerait à une variante de footwork cousue avec un style de production exotique impossible à cerner"
Ce sont les termes de "impossible à cerner " couplés à "exotique".
Et si ce truc si exotique donc étrange à l'oreille anglo-saxonne ce n' était pas simplement la déformation et l' appropriation originale de musiques anglo-saxonnes faite par un type sevré de bonne nourritures sonores et originales, un type regardant ailleurs que chez lui parce que  vivant dans pays où le moins que l'on puisse dire, l'originalité et la volonté de vouloir sonner "neuf" ou futuriste est vu comme comme un truc totalement "bizarre" chez un musicien. "Neuf" ou "originalité" en France c'est en musique un truc pour gens "trop compliqué". C'est surtout une manière de ne pas voir certaines vérités en se contentant de bien peu. Les choses ne vont s' arranger ainsi.

A lui seul Low Jack rattrape notre éternel retard d' égocentriques hexagonaux. Parce que le retard français est bien au delà d'un désamour pour un seul genre, le footwork et les  truc étiquetés "ghetto". C'est le premier français à qui l' étiquette de "Post-club" ou "post-internet", si répandues à l' étranger, peut être collées. Ces notions peuvent vraiment devenir des privat joke quand on veut aborder le sujet avec le premier péquins venue pendant une soirée ou un concert. Vous allez voir les yeux de votre proie de franchouillard type s' écarquiller et à peine le temps de finir votre phrase il s'enfuira à travers la foule pour écouter dans un geste suicidaire par incompréhension l' entière collection de ce vieux groupes dansants de ses vingts ans, les Daft machin. Et encore si il n'est pas tomber dans le coma par attaque cérébrale. 




La musique de Low Jack ne ressemble pas à grand chose même si elle est donc le fruit d'un type se baignant quotidiennement dans la musique "jeune". Certains sons évoquent  l' électro aquatique sortie de l' océan d' Actress mais aussi l' agression et l' aspect bidouille de celle de Mark Fell. Au fait, je me suis toujours remis de sa collaboration avec Gabor Lazar "The neurobiology of moral decision making". D'autres choses ont déjà été entrevues chez la clique Jamus (Lotic, M.E.S.H.). Il  plane parfois de (déjà!) vieux souvenirs Witch House de Triangle Recors et enfin on est franchement pas loin de la version sampling des création d' Arca et de "GOD", je veux dire Lopatin Daniel, celui qui secoua le cocotier et le réveil nostalgico-moderniste-futuriste avec son comparse James Ferraro.

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