Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

AMNESIA SCANNER ou, un bon coup de pied au cul des toutous du dancefloor et le relifting réussi de l' INDIE MUSIC



Quand des copains d' Holly Herndon et de la clique Janus sortent un disque fatalement faut s'y intéresser. Et fatalement c'est une expérience complètement fantastique et révolutionnaire. Je vous en avais parlé au sujet d' Ash Koosha. Trop peu à mon goût.


Le travail de déconstruction de la musique de danse se poursuit du coté de Berlin. Travail de déconstruction aussi de tout ce qui a été fait, de toutes règles régissant la musique électronique, des conventions en matière de création musicale. Travail de déconstruction des idées reçues de ce qu'est l' INDIE MUSIC en 2016. Amnesia Scanner avec leurs potes Berlinois  et d' autres ne font que poursuivre le chemin indiqué par l' école New Yorkaise (Lopatin, Halo, Ferraro), l' hypnagogic-pop et la vaporwave. Dit comme ça, certains vont crier au raccourcis trop rapide. Et pourtant. Comment face au 6 titres de leur premier ep "AS" ne pas tisser des liens ?
Eux aussi utilise le détournement des sons de leur fonctionnalité originale via l'outil technologique (numérique) et le terrorisme sonore et le saccage de l'idéal analogique. Eux aussi falsifient les voix et rendent la parole humaine totalement inaudible. Eux aussi prennent donc en compte l'importance du numérique dans la vie quotidienne. De son intrusion partout. Dans tous les domaines.  L' avalanche d' informations, cette saturation déformant les faits et notre appréhension  de la réalité. Si la critique du néo-libéralisme n'est pas très claire et leur aspect revendicatif politique,  culturel  et sociologique moins claironné, ce duo s'inscrit puissamment dans l' héritage et réussit la performance de produire une musique à la fois foncièrement introspective, arty et dansante.
A l'origine les finlandais Ville Haimala et Martti Kalliala nous offrait une techno plus fonctionnelle pour les pistes et puis de mauvaise/bonnes rencontres sont passées par là au cours de leur séjour Berlinois. Holly Herndon, la clique Janus entre autres. Il y a aussi eu collaboration avec le fêlé Mikky Bianco. Alors le discours s' est fait plus alambiqué. La musique est devenue plus aventureuse et le questionnement sur l' époque plus présent. Depuis peu la techno s' était muée en musique expérimentale un peu ambient et foutrement torturée par l'intermédiaire de mixtape. Ces types passés par le dancefloor se posent beaucoup de question justement sur ce dancefloor en 2016. Sa culture, ses codes et ses règles. Sur le monde en général aussi. Pour preuve leur travail effectué avec l' artiste visuel Harm Van Den Dorpel et l' important Bill Kouligas (fondateur de PAN records) au sein du projet LEXACHAST. Une merveille à aller écouter et voir ici.
Leur mixtape de 2015 AS Live est pas mal non plus et que dire de ce truc de 15 minute appelé AS Angels Rig Hook.







Avec ce récent AS les deux gars sont passés à un format plus court pour les six titres. Plus facile et surtout possédant des qualité dansantes plus grandes que les copains Janus. La preuve, ces réac de Pitchfork ,perçus comme les ayatollas  légitimes de l'idéologie INDIE viennent de les chroniquer et ça se révèle une nouvelle fois archi comique. Lisez ce truc par là et vous aurez l' étrange sensation de voir Ronald Mc Donald expliquer sans être convainquant du tout à nos chers tête blondes qu'il faut aussi manger plus sainement. Bref foutage de gueule complet.
D' autres références apparaissent face à la diversité stylistique. Styles eux aussi maltraités et dénaturés comme il se doit. Le travail de collage sonore homérique et grandiloquent d' une Elysia Crampton ou de Total Freedom sont à citer.
Les sons et les références aux musique de danse actuelles voient leurs traits grossis et caricaturés pour mieux participer aux questionnement et aux travaux de sape Post-club.

Mais après tout le plus important ne concerne pas seulement la référence à cette foutue Post-club. Pas seulement l' électronique. Mais  bel et bien le fait que l'on nomme INDIE MUSIC   a muté .
Oui oui je parle de ce truc qui a enfanté au cours des 80's et 90's des choses comme les Smiths, Sonic Youth, le shoegaze, le trip hop etc etc etc. Ce truc auquel on a trop associé les guitares et une volonté d' authenticité chimérique.
Ses valeurs politiques n'ont pas changées mais ses valeurs esthétiques  ont évolué. L'INDIE MUSIC  a dit bye bye au réconfort analogique et à la mélancolie protectrice pour utiliser sans remords les nouvelles technologies numériques et ré affronter sans vergogne le futur et son présent.
Et vous savez quoi? C'est réussit et c' est un vrai renouveau !



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