Circuit des Yeux ou, THE VOICE
On connaît tous cette petite complication de la vie. On veut rester soi-même mais comme disait les anciens "il faut savoir mettre de l' eau dans son vin". Le naturel et la liberté risque vous fâcher avec les habitudes et les frustrations des autres. Quel sont les limites du compromis. Mais est-ce justement toujours par un compromis mou qu'il faut en passer ? La musique comme toute autre forme d' art nous offre une autre solution. L' imagination. Cette dernière peut à la fois nous permettre d' être accepté ou du moins de rester nous même. Haley Fohr est revenu cette été pour enchanter nos chaudes et longues nuits étoilées. Son 5 ème album, "In plain speech", répond à toutes ces questions qu'elle a été amenée elle aussi à se poser. "In plain speech" marque son passage à l' âge adulte. Un passage surtout pas synonyme d' enfermement dans sa bulle comme cela peut arriver. L' affirmation d'un talent pure, d'une des plus grandes voix de la scène indie et d'une sensibilité rare.
A la suite de son précédent album, "Overdue", Haley Fhor s'embarqua dans une tournée qui se révéla très difficile à supporter. Déçue et troublée qu'elle était par l' accueil et certaines réactions du publique indie américains, surtout au sujet de sa voix, la demoiselle avait donc pas trente six solutions. Soit miser sur une instrumentation plus riche et mettre moins en avant sa magnifique voix. Soit continuer par mépris pour la moquerie facile et l'incompréhension avec sa voix et un minimum d' instruments. Finalement la belle a fait le meilleur choix. Plutot que jouer l' artiste solitaire qui est le seul à comprendre son art elle décida d' entamer un vrai dialogue avec l' auditeur. Mais attention, pas de compromis, ni de démagogie, ni d' arrogance déplacée via une débauche de virtuosité vocale. Circuit des Yeux c' est l' anti-Anna Calvi par excellence. Sa voix est donc encore plus assumée sur son dernier "In plain speach", et en prime, c'est toute une tripotée de musiciens qui l' ont accompagné sur l' enregistrement. Résultat, moins revêche que "Overdue", ce dernier effort tient toutes les promesses que l'on espérait depuis 3 ans. Toujours incantatoire sans être barbant, expérimental sans perdre les amateurs de belles envolées lyriques et pop. Elle garde également ses belles pratiques bruitistes et dronesques. Circuits Des yeux comblera tout le monde.
Elle qui nous offrait une musique de solitaire s'est donc mise à une sorte d' inter activité. Ils est courant tout au long de l' album de l'entendre s' adresser à nous directement. Elle explique qu'après des album quasiment fait en solo et une vie monacale d' étudiante en expérimentation. , le poids de la solitude était devenu après son diplôme et Overdue devenu trop lourd. Alors bien sûr la comparaison avec Nico va se pointer à nouveau. Mais un autre nom déboule dans nos penser face à son phrasé et son barython. Le Scott Walker de ces quinze dernières années. Peut être aussi les cordes bien plus présentes qu' autrefois. Si ce dernier parlait beaucoup de la maladie et de de la mort sur "Bish Bosh", comme à ses débuts, Circuit des Yeux nous emmène au fin fond des âmes sombres à la découverte des plus belles étincelles d' espoir en cette terrible année 2015.
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