Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

Carter Tutti Void, quand le terrifique devient un messie.





Deux veilles légendes plus une  jeunette révélation de ces dernières années. Tremblez messieurs et mesdames. Tremblez et dansez . De toute façon vous n'avez plus le choix. Carter Tutti Void revient pour son deuxième album de musique terrifique  et libératrice. 40 ans après les débuts des deux plus vieux avec leur pote Genesis P Orridge au sein de l'une des plus importantes formations de tous les temps, Throbing Gristle, 5 ans après ceux passionnant de la gamine dans l'une des formations les plus intègres et persévérantes de notre époque, Factory Floor .


 Je ne vous présente plus ce trio intergénérationnel tellement ils sont présents dans ce blog depuis ses débuts. Et même sa genèse ! (cf par exemple ici ). Chris Carter & Cosey Fanni Tutti. Les Thurston Moore/Kim Gordon de l' indus et du noise. Nik Void, celle qui transforme en or brut tout ce qu'elle touche.
Avec f(x) autant le dire tout de suite le trio nous a offert l'un des disques les plus salvateurs de l' année. Si son prédécesseur Transverse  était le croquis tailladé sur une plaque de fer rouillée,  f(x) est l' oeuvre finie à coup de fer à souder et de scalpel minutieux. Le premier était le résultat brut des  prestations live, le deuxième est le fruit d'un passage en studio. On retrouve donc la rythmique industrielle carrément dansante par moment sous forme de répétition ad vitam eternam d'une seule et même boucle. Ca c'est l' armature de la statue, le corps quant à lui est fait de réverbération guitaristique et de synthés assassins. F(x) c'est un peu Steve Reich et Riley à la Factory. C'est Ian Curtis et Martin Hannett qui prennent les reines des platines de l' Haçienda pour les lendemains nauséeux de Madchester. Les variations sont méticuleuses et espiègles.  Et quand des voix apparaissent ce n'est que cris et râles eux aussi soumis à la réverbération.


Sur le papier, ces titres sous formes de formules matheuses  artificielles avec une longueur minimum de 7 minutes et le passif noisy et indus des deux plus vieux membres  ont de quoi rebuter les amateurs d' hypnose transcendantale. En réalité ce disque est totalement additif et jouissif et vous vous surprendrez à l' écouter plusieurs fois jusqu'au bout de la nuit. Une étrange et ,si rare de nos jours, sensation de liberté et d' évasion spirituelle va s'emparer de votre corps et de votre esprit. Sachez rompre avec la monotonie de notre société et d'une large partie des musiques actuelles trop peureuses à l'idée de caresser à contre sens. Ces sons apparemment agressifs, ces rythmiques martiales sans démagogie, ces voix d' outre-tombe, et cette façon totalement introspective  de faire de la musique forment l'oeuvre musicale la plus émancipatrice de ces dernier mois. Carter, Tutti & Void nous offrent la rédemption  suprême face à des musiques ennuyeuses et dénuées totalement d ' amour, de rêve, d' espoir et de passion. Des musiques le plus souvent rétro mais surtout toujours totalement nihiliste, des divertissements sans âmes ni saveur comme le dernier chiantissime disque de Jamie XX.  Des disques d' ambiance, de la muzack pour jeunes gens pas foutu de regarder devant alors que le mur n'a jamais été si proche. Il y aura toujours plus d'amour et de tendresse dans ces sons industriels et artificiels que dans les vocalises pseudo authentiques des fossoyeurs du passé.
Carter Tutti Void ? Merci papi , mamie et soeurette !

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