Derrière le nom de Vatican Shadow se cache Dominick Fernow déjà rencontré avec son projet noise Prurient il y a quelques années. Le bonhomme revient sur le devant de la scène des musiques expérimentales avec ce nouveau pseudo et c' est une avalanche de productions plus passionnantes les unes que les autres depuis deux ans. Peut- être est-ce à cause de son passage chez les Cold Cave et leur synth-pop déchirée mais force est de constater que Fernow a laissé tomber les territoires bruitistes chers à Merzbow. Il ne s' est pas non plus assagi et sa vision noire du monde reste la même. Plutot que l' overdose sonore de ses débuts il a opté pour une approche économique. L' ambiance est toujours très sombre et industriel avec beaucoup plus de place laissée à la techno. Les interviews du gars sont très intéressantes. Avec lui les choses sont clairs, "(...) mon intérêt et mon implication dans le noise sont totalement anti-musicale, tout n' est que concepte". Plus loin il enfonce le clou et ses mots confirment ce que bon nombres d' amateurs de noise pure pensons tout bas sans réellement l' affirmer devant ceux qui sont plus tournés vers la chose pop ou rock. Je parle ici des liens entre liberté et création musicale. En gros, Merzbow est un artiste bien plus libre que au hazard, Dylan ou Bowie. Le noise, cette musique agressive, difficile et limite claustro , plus libre que le rock? Je signe tout de suite. "Le noise est la liberté de poursuivre son obsession personnelle en dehors du genre et du public. L' idéologie du noise est proche de celles d' un total égoïsme et de l' auto-exploration". On se rappelle les mots de Génésis P Orridge, "le rock, c' est pour les suces boules". Trente ans après et les groupes revivalistes des 2000's on ne peut que constater.
Déjà sous le charme de son "Kneel before religious icon" en 2011 et de ses ep je craque à nouveau avec le récent "September cell". Sa musique est encore teinté de paranoïa mais à présent il peut être envisageable de la diffuser sur les dancefloors. On parle souvent d'un climat de paranoïa et de peur à propos de Vatican Shadow. Ceci est peut-être accentué par les pochettes de ses disques qui représentent des images illustrant la guerre contre "les puissances du mal"de Bush et sa clique dans le Proche-Orient. On peut rapprocher les derniers travaux et l' évolution de Dominick Fernow de ceux des géniaux Demdike Stare, groupe hallucinant par la quantité et la qualité de ses productions.
Pour finir voici un morceau des Cold Cave avec Fernow aux synthés.
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