En Repassant : Laurel Halo est King Félix et très coquine
Laurel Halo est une petite coquine. N' y voyez là aucune allusion cochonne de ma part mais avouez tout de même que la copine de Daniel Lopatin joue un peu avec nos nerfs.
Il y a un mois je vous parlais avec passion de la belle en regrettant de ne pas avoir de bonnes nouvelles à vous annoncer concernant une future sortie de disque.
http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/03/en-passant-laurel-halo.html
A peine l' article publié j' apprends la sortie prochaine de son vrai premier album pour Mai (le premier "Antena" en cassette uniquement est difficile à trouver). il se nommera "Quarantine" et sera publié chez Hyperdub (label de Burial).
Et puis hier soir je tombe sur ça :
L' artiste s' appelle King Félix comme le premier ep de Laurel Halo. Un petit tour sur les gros blocs musicaux et confirmation de ce que je soupçonnais. Il s' agit bien de la même personne qui sortira sous ce pseudo le ep "Spring" d' ici le 19 Mars. Il est intéressant de dire que ce sera la première référence du nouveau label Liberation Technologies créé par le légendaire Mute. J' y reviens plus tard.
A l' écoute des 4 titres on peut déjà remarquer qu' elle continue d' évoluer. Les voix se font encore plus rares, changement déjà constaté entre "King Félix"(le ep ) et le très beau "Antenna". Pas une trace du songwriting pop pourtant présent au début. Elle largue les amarres et direction l' inconnu. Si il lui arrive de fréquenter encore les territoires des dancefloors c' est avec une certaine sensation d' étouffement. Cette sensation est omniprésente dans les travaux d' Halo depuis les débuts. C' est ce qui fait son charme. C' est parfois glauque et planant juste après. Il faut l' écouter attentivement pour repérer les changements de nuances. Le travail minutieux de l' artiste n' est jamais rentre-dedans et produit ainsi à mon avis un résultat très convainquant. Vivement l' album sous son vrai nom.
Très bref retour sur Mute records afin de s' apercevoir comment tout était devenu possible à la suite du punk et de conter la belle petite histoire de Daniel Miller.
Donc le grand label Mute vient de créer la filiale Liberation Technologies pour, d' après ses patrons, "mettre en avant des artistes innovant". Logique et bonne nouvelle quand on connaît l' histoire du label de Daniel Miller. Il fonde en 1978 sur les cendres du punk ce qui allait devenir une tête de pont du post-punk tendance électronique et l' un des tout premiers labels indépendants.
A l' origine le label est juste né pour permettre à Miller de sortir une de ses lubies. Il a aimé le punk mais ce qu' il écoute en 1978 c' est aussi du krautrock. Neu!, Faust, Kraftwerk , Can et surtout Klaus Schulze(écoutez Klaus Schulze !).
Bref de la musique qui sort du carcan rock et qui lorgne franchement vers l' expérimental. Il délaisse les guitares et préfère se passionner pour la face électro des teutons. Le punk a développé et propagé l' idée du Do It Yourself.
A l' époque il faut bien comprendre qu' imaginer pouvoir produire un disque sans passer par une grosse maison de disque (donc pression et manque de liberté artistique) était tout simplement inconcevable et relevait d' un fantasme aux yeux de tous. Les premiers labels indépendants apparaissent à ce moment-là. Premier coup de canon : "Spinal Scrash" des Buzzcocks.
En lisant les notes au dos de la pochette (une sorte de manifeste indie) du single légendaire et révolutionnaire du groupe situationniste(tout est politique je vous dis), les Desperate Bycicles, Miller se dit comme beaucoup d' autres, "pourquoi pas lui ?".
Il achète un synthétiseur d' occase et s' y met. C'est juste un petit bricolage électronique fabriqué dans sa modeste chambre de bonne. Donc il fonde MuteRecords pour poivoir le sortir et via Rough Trade fait distribuer ce qui allait devenir l' un des morceaux les plus importants et précurseurs de l' époque.
Prochaine sortie importante et attendue de Mute et pourtant pas si évidente à l' origine puis devenue logique vu l' évolution du groupe et le virage électronique pris.
http://www.surus.co.uk/liberation-technologies/spring-ep-17029.aspx
Il y a un mois je vous parlais avec passion de la belle en regrettant de ne pas avoir de bonnes nouvelles à vous annoncer concernant une future sortie de disque.
http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/03/en-passant-laurel-halo.html
A peine l' article publié j' apprends la sortie prochaine de son vrai premier album pour Mai (le premier "Antena" en cassette uniquement est difficile à trouver). il se nommera "Quarantine" et sera publié chez Hyperdub (label de Burial).
Et puis hier soir je tombe sur ça :
L' artiste s' appelle King Félix comme le premier ep de Laurel Halo. Un petit tour sur les gros blocs musicaux et confirmation de ce que je soupçonnais. Il s' agit bien de la même personne qui sortira sous ce pseudo le ep "Spring" d' ici le 19 Mars. Il est intéressant de dire que ce sera la première référence du nouveau label Liberation Technologies créé par le légendaire Mute. J' y reviens plus tard.
A l' écoute des 4 titres on peut déjà remarquer qu' elle continue d' évoluer. Les voix se font encore plus rares, changement déjà constaté entre "King Félix"(le ep ) et le très beau "Antenna". Pas une trace du songwriting pop pourtant présent au début. Elle largue les amarres et direction l' inconnu. Si il lui arrive de fréquenter encore les territoires des dancefloors c' est avec une certaine sensation d' étouffement. Cette sensation est omniprésente dans les travaux d' Halo depuis les débuts. C' est ce qui fait son charme. C' est parfois glauque et planant juste après. Il faut l' écouter attentivement pour repérer les changements de nuances. Le travail minutieux de l' artiste n' est jamais rentre-dedans et produit ainsi à mon avis un résultat très convainquant. Vivement l' album sous son vrai nom.
Très bref retour sur Mute records afin de s' apercevoir comment tout était devenu possible à la suite du punk et de conter la belle petite histoire de Daniel Miller.
Donc le grand label Mute vient de créer la filiale Liberation Technologies pour, d' après ses patrons, "mettre en avant des artistes innovant". Logique et bonne nouvelle quand on connaît l' histoire du label de Daniel Miller. Il fonde en 1978 sur les cendres du punk ce qui allait devenir une tête de pont du post-punk tendance électronique et l' un des tout premiers labels indépendants.
A l' origine le label est juste né pour permettre à Miller de sortir une de ses lubies. Il a aimé le punk mais ce qu' il écoute en 1978 c' est aussi du krautrock. Neu!, Faust, Kraftwerk , Can et surtout Klaus Schulze(écoutez Klaus Schulze !).
Bref de la musique qui sort du carcan rock et qui lorgne franchement vers l' expérimental. Il délaisse les guitares et préfère se passionner pour la face électro des teutons. Le punk a développé et propagé l' idée du Do It Yourself.
A l' époque il faut bien comprendre qu' imaginer pouvoir produire un disque sans passer par une grosse maison de disque (donc pression et manque de liberté artistique) était tout simplement inconcevable et relevait d' un fantasme aux yeux de tous. Les premiers labels indépendants apparaissent à ce moment-là. Premier coup de canon : "Spinal Scrash" des Buzzcocks.
En lisant les notes au dos de la pochette (une sorte de manifeste indie) du single légendaire et révolutionnaire du groupe situationniste(tout est politique je vous dis), les Desperate Bycicles, Miller se dit comme beaucoup d' autres, "pourquoi pas lui ?".
Il achète un synthétiseur d' occase et s' y met. C'est juste un petit bricolage électronique fabriqué dans sa modeste chambre de bonne. Donc il fonde MuteRecords pour poivoir le sortir et via Rough Trade fait distribuer ce qui allait devenir l' un des morceaux les plus importants et précurseurs de l' époque.
Le single est très vite épuisé et à sa grande surprise il reçoit d' un peu partout des cassettes de nouveaux groupes pas encore signés et adorant les nouveaux sons électros. Les allemands de Daf, les grands Fad Gadget, le groupe imaginaire Silicons Teens et Robert Rental seront les premières sorties. Et puis un beau jour il voit des jeunots sur scène et craque totalement pour eux. Un premier single puis un deuxième et le petit label indépendant et chancelant des débuts plus habitué au succès d' estime qu' aux grosses ventes va rentrer dans la cour des grands. Des très grands même. Le deuxième single qui a tout déclenché, le voici.
Et oui, faut pas grand chose des fois. Mute délaissera à la suite l' expérimental pure pour une musique plus populaire, Yazoo& Erasure, mais n' oubliera pas non plus d' où il vient en récupérant certains trucs d' Einsturzend Neubaten ,les Birthday Party de Nick Cave. Le label héberge encore de nos jours l' Australien (avec les Bad Seeds ou sous le pseudo de Grinderman). On peut citer aussi d' autres trucs adorés par ici : Wire, Goldfrapp, M83, Anita Lane, Laibach, Holger Czukay, The Knife, The Warlocks etc etc...
Prochaine sortie importante et attendue de Mute et pourtant pas si évidente à l' origine puis devenue logique vu l' évolution du groupe et le virage électronique pris.
http://www.surus.co.uk/liberation-technologies/spring-ep-17029.aspx
Hello.
RépondreSupprimerEn faisant quelques recherches sur The Auteurs - Daniel Miller, je tombe ici, vois cet article et par extension l'autre, plus ancien, sur "Hour Logic" de Laurel Halo.
Étrange coïncidence !!!! J'ai aussi un blog où je viens de posté (hier soir) des vidéos sur les origines de l'électro (avec The Auteurs) et quelques jours plus tôt, un article sur........................"Hour Logic" de Laurel Halo !! Et je découvre ton blog seulement.
En tout cas, superbe il est, pertinent et articles bien écris, belle plume. Chapeau !! Si tu viens sur le mien, tu verras que l'on a pas mal de goûts communs : Krautrock, électronica, néo-Psyché.....
L'adresse : http://muziksetcultures.over-blog.fr/
Heureux d'avoir découvert ton blog et j'espère te rencontrer (virtuellement parlant). A +