Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

En passant : Total Control, le post-punk à l' australienne


Total Control m'avait déjà estomaqué avec leur premier album "Hunge Beat". Admiration partagées dans ce blog par ici . Leur suivant, "Typical System" sorti en plein pendant les congés de DWTN en a remis une couche. Suffisamment pour que j' éprouve encore l' envie féroce d'en parler 3 mois après sa sortie. Tout l' été ce disque fut mon compagnon. Une véritable drogue. Mais tout d' abord, avant le blabla, voici LA raison de ma dépendance à cette tribut australienne. Tout simplement le "tube" indie de 2014. Si vous ne craquez pas ou si vous faites preuve de réticences c'est à s' inquiéter grave de votre système auditif parce que des titres comme ça, y' en a pas 10 par décennie.



Avec le premier album on pouvait encore taxer Total Control de revivaliste post-punk ou pire, de tribute band à Wire tant l'influence du groupe british transpirait par tous les pores de ces types de Melbourne. A la longue ça en devenait presque gênant mais un fait était clair, rarement on avait vu des suiveurs le faire aussi bien. "Hunge beat" était envoûtant mais pouvait également un simple pastiche d'une unique formation du passé si on ne prenais pas le temps de bien écouter avec plus d' attention que ce genre de disque nécessite en temps normal. Il y avait bien ces petites intrusions électro bordéliques à la Suicide ou synth pop glacée de Gary Numan mais l' ennuie se pointait parfois. Manquait un truc et l' idée d'un deuxième album prenait les apparence d'un sacré pari, bref ça passait ou ça cassait. La solution la plus simple à prévoir pour leur salut était qu'il sorte de l'emprise unique des Wire pour aller titiller des formations fortement post-punk de leur époque (Iceage ou Savages à l' époque, Ought et Protomartyr à présent). Devinez ce qu'ils ont fait? Ils ont enfoncé le clou mais ces gars là sont particulièrement malins et ne sont absolument pas les pasticheurs/copieurs que l'on pouvait être amené à croire. Du Wire sur ce "Typical system"? Bien sur qu'il y en a musicalement mais c' est surtout l' état d' esprit des anglais artistique et politique qui est d'avantage marqué. Les Wire c'était une déclaration de libertés, politiques et stylistiques (s'inspirer de Syd Barrett donc de Pink Floyd tant honni par les punks juste après 1977 n'était pas chose aisée et même un truc révolutionnaire).
Comment s'y sont-ils pris et d' où vient leur talent pour relever ce défi?


Tout d' abord il faut découvrir ce qu'est Total Control. Qui sont ces membres par exemple. Déjà une caractéristique saute aux yeux. Ce n'est pas un groupe précisément comme on l' entend mais plutot un collectifs d' artistes aux parcours et aux cultutres diverses et variées.Certains viennent de l' électronica, d' autres du hardcore et du psychédélisme. Il y en a même qui ont bossé (quelle drôle d' idée) avec les chiantissimes Thee oh Sees. Le chanteur est un étudiant en philo et peut faire office de producteur chez DFA(Lace Curtain). Ce ne sont pas de simples perdreaux indie bavant devant les tops historiques de Pitchfork et du NME. Plutot des gars qui en ont dans la caboche, cherchant non pas à faire du Wire pour faire du Wire mais qui préfèrent retenir la mentalité Wire pour faire une musique certes ressemblante mais plus en adéquation avec leur présent. Leur truc à eux avec Wire et l'idéologie post-punk en simple maître à penser, pas à copier.
Post-punk ils le sont avec leur immense liberté stylistique absolue (truc que bon nombre de copistes sont incapable). Post-punk dit politique, ils le sont aussi. Volonté de foutre le bordel pour voir ce qu'il adviendra parce que de toute façon "ça ne peut plus durer". Désir délibéré de confusion par justement une alternance de titres très différents les uns aux autres. Chose déjà entr'aperçue chez les Protomartyr de Detroit depuis. L' entame du disque annonce cette alternance anti-confort indie. D'abord "Glass", très planant, motorick et Gary Numan/Ultravox(John Foxx) , puis cette fameuse alternance diabolique, des Buzzcocks avec accélération et ralentissement déboulent avec "Expensive Dogs" et enfin on se retrouve face à l'ogre "Flesh War". Cette batterie Joy Divisionnesque qui martèle son rythme martial puis cette nappe de synthé cinématographique échappée de chez Magazine (Howard Devotto est omniprésent sur ce disque en plus des Wire) et enfin le refrain magistral New Romantic/Synth pop  Ultravox  . Il y a tout dans ce monstre de "Flesh War" et même même, une certaine idée iconoclasse de New Order!!! La boucle Manchester est bouclée. Et que font Total Control après cette tuerie pop, ben "Systematical Fuck", du post-punk bien bourrin à la "Pink Flag" et à la Swell Maps. Ce coq à l' âne est jouissif et vous ballotte jusqu'à la fin du disque. L'ennuie est congédié face cette dichotomie,  ce disque à la fois bizarre et accueillant.


Chaque titre , je dis bien chaque titre de ce disque ne peut pas passer inaperçus dans le flot des productions actuelle. Ils sont tous porteur d' une force, une puissance et une évidence qui croient à chaque écoute. Le faussement pépère "Liberal Party" très Devotto donc très Bowie via un saxophone bienvenu, la montagne russe "Two less Jacks" alternant ses violents virages cachés, ses descentes endiablées et ses montées angoissantes. Vous êtes à peine descendu du manège que vous voilà embarqués dans le pétaradant et endurant "Black Spring".  Et que dire de ce "The Ferryman" que renierait pas la belle Group Rhoda ou encore ce "Hunter" à faire aller se coucher les Lust For Youth de honte. 3Safety net" peut bien clôturer l' ensemble une seule envie vous prend: RE-COM-MEN-CER !

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