Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

En passant : Ninos du Brasil, Italia ! première partie.


 D'abord, la métaphore sportive.
Autrefois les amateurs de football nous expliquaient que les Français étaient les Brésiliens d' Europe , théorie souvent accompagnée de son opposé, le foot Italien. Ce dernier étant présenté comme étant t un jeu fermé, hyper opportuniste, pas toujours inventif et où le cynisme et la filouterie régnaient en maîtres. Bref un jeu anti-spectacle très efficace mais chiantissime. Bien sûr ce n'était pas toujours vrai. Et en musique? On ne peut pas dire qu'en rock tout comme en électro l' Italie a brillé sur la scène internationale et le français de base va leur balancer à leur tronche de ritals bouffeurs de spaghettis notre éternel cache-misère bling-bling , Daft Punk. Oui mais voilà, nous sommes en 2014 et ce qui valait le coup il y a de ça 10 ans n'est plus justifié depuis belle lurette. Voici une petite série de deux articles qui vont démontrer que si vous voulez de la fraîcheur, de la joie, du frisson et de la modernité, c'est dorénavant de l'autre coté des Alpes qu'il faut aller. Mais attention, oubliez les mandolines, Rome avec ses temples, l' Italian Disco ou les chanteurs de charme. L' Italie est devenu l' endroit de l' établissement d' une base secrète pour décoller à la conquête et l' exploration des son du monde du 21ème siècle.On l' oublie trop souvent mais autrefois l' Italie a été elle aussi un pays d' aventurier (Marco pollo) et malheureusement aussi une puissance coloniale avec tout ce que celà comportait comme pillage . Ce pays perçu dans l'imaginaire collectif comme magouilleur et un brin fermé sur lui peut parfois receler dans son peuple des individu ouvert d' esprit et possédant un goût prononcé pour la découverte de territoires inconnus.  Des individus qui savent s'ouvrir aux cultures étrangères, se les approprier sans que cela ne devienne donc un énième pillage culturel par l' Europe à des fins pas très honnêtes.

Première partie: Ninos du Brasil


L' italien est , d' après Saint Thiérry Rolland, joueur et farceur. Les deux individus dont on va parler justifient un petit peu le philosophe de la baballe. Etre italiens, nommer un groupe Ninos du Brasil, faire donc dans la percu "do Brasil" et le comble, sortir ses disques chez ...Dominick Farlow. Samba et Batucada chez le pape du dark et de l'indus abrasifs et flippants. Signature donc  sur Hospital Production, label  si souvent cité dans ce blog . C'est un peu comme si Carlos (le chanteur) avait signé chez Factory Records. Derrière ce pseudo trompe-l'oeil se cachent Nicolas Fortuni et Nico Vascellari, deux jeunes tifosis de culture brésilienne, amoureux -fou de ses rythmes fruits de l' héritage africain de ce pays. Leur "Novos mistérios" réussit l'inimaginable. Les rythmes brésiliens que l'on associe si souvent aux clichés "Soleil-plage-carrioca-string" sont arrachés aux stéréotypes populaires et footballistique pour se retrouver confrontés à l'ère post-industriel européens. Avec eux c'est carnaval dans les usines abandonnées.


Si les percussions made in Brasilia semblent être les grandes ordonnatrices de chaque titres  nos deux italiens évitent le piège des stéréotypes occidentaux par un travail très subtil dans l'utilisation des sifflets et des voix d'une part et de l'autre l'emploi magistral d'une techno modelant parfaitement l'ensemble. Les voix par exemple, sans chercher à imiter leurs homologue sud américaines, transfigurent la transe originelle de cette musique avec leur coloration dark (donc Hospital Production) et punk .  On a l'impression parfois de se retrouver face aux fantôme de ce post-punk que l'on nomma le "tribal revival" porté par les Slits et le Pop Group dans un premier temps puis parfois les fantômes d' Adam The Ants et des Bow wow wow passent dans la pièce.
La magnifique pochette du disque avec cette fille de type européens vêtu d'une peau de bête devant un paysage tropical résume bien l'ensemble. Pas de triche, c'est bien des européens qui jouent mais avec respect et en tentant d' apporter leur propre culture (la scène techno hardcore Punk  est depuis longtemps très forte en Italie) sans que cela dénature profondément l'originelle. Ce ne sont évidemment pas les premiers a se plonger dans les multiples musiques brésiliennes comme nous le rappelle le titre "Miragem" avec sa rythmique évoquant fortement le Gainsbourg de la BO du film "Le Pacha".


En écoutant ce "Novos mistérios" faisant se rencontrer percussions brésilienne et les ambiances dark et noise croisées chez Hospital Productions on ne peut pas éviter de parler du projet Cut Hands de William Bennett, l' échappé de l' asile Whitehouse légendaire formation noise-indus-électro des 80's. Lui aussi est à la recherche de l'hypnose collective comme le sont si souvent les musique originaires d' afrique et les Ninos. On attend avec impatience le troisième volet de ses travaux avec sa musique terriante mariant les traditions de percus d' Afrique Centrale et du folklore Haïtien à son héritage noise. Un résultat à  l'impact physique et inconscient  énorme.



Dans les notes de son dernier single William Bennett y a inclus cette phrase:"Il est dit que les dieux de la mort demandent de vous engager rituellement à chaque battement brulant et intense du tambour de cérémonie".Quoi de plus facile avec Ninos du Brasil et Cut Hands pour se retrouver enfin en transe tout nu dans votre salon. Plus efficace  en tout cas que le foot. A ce propos et pour finir évidemment par le cliché ultime et  commun  au Brésil et à l' Italie. Devant la terrible déconvenue du foot brésilien avec ses stars aux coiffures si travaillées, leurs escadrons de sponsors et leur apolitisme revendiqué,  joueurs au football si indigne de celui de leurs aînés ("Faut se réveiller, le foot samba c'est fini depuis près de 20 ans" Didier Roustan Mercredi 8 juillet 2014) voici une petite piqure de rappel signé Ninos du Brasil.
En 1982 j' avais 8 ans et le mundial espagnol a marqué l' enfant que j' étais. A part bien sûr l' équipe de France et la fameuse soirée de Séville une autre me fit rèver jusqu'à ce que l'italie ne l' élimine. Il s' agissait bien sûr du Brésil de Zico. Le vrai foot samba. L' autre star de l' équipe c' était Socrates. L' antithèse absolu des joueurs actuels brésilien , technicien/magicien, classe, fêtard et surtout un type politisé qui avait conscience qu'une star du foot a un rôle  a jouer autre que celui de pancarte publicitaire et sujet des pages people. Les Ninos ne l'ont pas non plus oublié:


Mais maintenant que la boite des souvenirs est ouverte je me rappelle que si. Une fois!  L' Italie et son football avait déjà réussit à m'enchanter et évoquer un état second. C'était juste après Séville et la défaite française face aux allemand. En finale ils affrontèrent l' Italie qui se chargea de venger Platini et les siens. On parlait d' état de transe au sujet de la musique des Ninos? Que dire des fameuses images de Tardelli après son but face à ce "salop" de Schumacher.

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