Route du rock 2012
La 22 ème édition de la Route du Rock qui s' est clôturée Dimanche soir aura été un bon cru. Certainement pas l'une des meilleurs années mais tout de même une édition plus que correct même si il manquait peut-être la surprise que seules les grandes années offrent.L' ensemble des groupes ont confirmé ce que l' on attendait d' eux et ce que j' avais écrit précédemment http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/07/48-56-88-n-1-92-57-o-route-du-rock-2012.html.
Avant d' attaquer le cas par cas adoptons une vue d' ensemble des différents concerts et essayons de voir si la RDR avec sa programmation défricheuse et aventureuse colle encore à son époque comme par le passé et peut permettre de décrypter les soubresauts que la musique connaît ou connaîtra. On peut dire que oui. Cette année j' ai beaucoup passé de temps à observer les réactions du public et ce fut très intéressant. Presque autant que les concerts en eux même. Au final très peu de groupes ont fait l'unanimité et certains ont parfois révélé un certain clivage parmi les spectateurs. J' ai de très bonne nouvelles. Primo, le revivalisme fait de moins en moins d' adeptes. Une certaines lassitude s'est installé devant les redites. Parfois à raison (Hanni El Kathib), parfois à tort (Savages). Deuxio, le public de la RDR est vraiment un public à part dans l'univers des festivals d' été. J'en veux pour preuve la forte affluence pour la musique hors des chemins balisés de Colin Stetson. Tercio, la vieille Europe est dans les choux et l' Amérique donne le La. Et c'est encore plus visible à travers les médias spécialisés. Heureusement que Savages sauve l' honneur. Il faut peut-être préciser justement que Savages, formation franco-anglaise et une des révélations 2012, a d' abord été repéré par des blogs ricains et c'est qu'une fois que Pitchfork a abordé le sujet que le buzz est monté en Europe. La presse européennes ne sait même plus repérer les nouvelles tendances et évolutions qui existe en ses terres et se révèle être totalement à coté de la plaque. Enfin et surtout, elle fait preuve d'une énorme frigidité en matière critique et d'un aveuglement total. Encenser des groupes à la musique facile mais vite périmée semble être son truc. Breton et Alt J nous ont prouvé que, malgré les superlatifs à tout va et le battage exagéré, si musicalement ça le fait pas ça finit toujours par se voir. Et ça s'est vu terriblement dans leurs cas.
Attaquons d' abord ceux que l'on oubliera avec un peu de chance. Les trois déjà cités, Alt J , Breton et Hanni El Kathib. Pour les premiers on peut argumenter leur jeune âges mais franchement je cherche encore ce qu' a cette musique. Leur prestation était hésitante, une ou deux chansons et c' est tout. Qu' ont-ils à nous raconter ces jeunots? Rien. Et dire que certains les comparent au grand Beta Band en matière d' audace. Ils ont du confondre avec Django Django. Ces derniers méritaient amplement leur place sur la grande scène . Alt J ne fait jamais preuve d' audace et si celà en est c' est juste du light pour adolescent pré-pubère.
Breton. Quoi dire sur Breton. Ont-ils eut du succés? Oui un petit peu. Faut dire que les occasions de remuer des fesses étaient rares cette années et passer à l' heure ou le taux d' alcoolémie bat tous les records dans les premiers rangs y aide. On est moins regardant avec le trop plein de houblon. Que ces types nous pondent une musique clipée assez superficielle n' est pas étonnant. A l'origine elle était juste faite pour accompagner les courts métrages du collectif. Pourquoi est-elle devenu propice aux superlatifs chez la plus part des critique rock en Europes? Un vrai mystère. Prenez le moins bon de Klaxon, le caricatural des Foals et une touche d'Hot Chip sur le retour et vous avez le triste résumé. Et je vous parle à peine de leur agaçant chanteur. Le roi de la démagogie avec son public. Entre un : "ça fait dix mois que l'on attendait ça" et avant chaque morceaux le vulgaire "c'est cadeau pour vous" je me suis demandé si c' était pas le fils caché de Bono et de Céline Dion. Heureusement que Stephen Malkmus a prouvé le lendemain que l'on pouvait parler entre les morceaux sans tomber dans le ridicule et le sirupeux. De toute façon si je vais voir un concert c' est pas pour me faire cirer les chaussures ou me faire caresser dans le sens du poil, je préférerais toujours le naturel et l' honneteté. Même si c' est glacial. Plutot Hope Sandoval silencieuse dans la quasi obscurité que Patrick Bruel qui me taille une pipe sous les projecteurs.
Et Hanni El Kathib dans tout ça? Rien sauf une question. Pourquoi lui et pas un autre? Parce que en matière de musique c'est du vu mille fois et au final j'ose juste espérer que ce qui a poussé la presse française à le sortir du lot n' est pas tout simplement le gôut pour un exotisme nauséeux par ses origines ethniques râres dans le genre rock garage. Des groupes comme lui il y en a exactement 145967 à travers le monde. J'en suis sûr, je les ai compté.
A présent les claques-révélations de 2012.
Savages. Les doutes ont été vite dissipés. Jenny Beth est l' antithèse de ceux que j' ai étripé précédemment. Il faillait voir ce putain de regard pour comprendre que tous les Alt J et Breton de la terre ne sont que du vide. Oui, elle ressemble à la fille cachée de Siouxie et Ian Curtis avec sa coupe de cheveux et sa gestuelle. Oui, sa musique ressemble fortement à tout ce que j' adore, Pop Group, Swell Maps, Raincoats, The Slits. Oui c' est du revivalisme. Bien sûr que celà en est. Mais un putain de revivalisme bien dans notre époque. Le post-punk joué et vécu comme ça aura toujours sa place dans toutes les époques de l' histoire. Je ne sais pas si sur disque ça le fera dans quelques mois mais j' ai savouré chaque minute du concert. J' ai été retourné par ce que dégageaient ces quatre filles ce soir-là. L' urgence, l' authenticité, la puissance. Elles vivent leur post-punk et ne se contentent pas faire à la manière de. Musicalement ce qui marque c' est la fluidité avec laquelle chaque titre emporte tout sur son passage et l' expérimentation que recèle certaines compos quand on y regarde de plus près. Révélation du festival.
Autre claque, autre continent et autre révélation. Willis Earl Bear. Un type qui a vécu dans la rue se pointe face à nous avec "Nobody" inscrit sur son t-shirt. Tout est dit. Plus rien ne sera comme avant. Il appuie sur la touche lecture d'un antique magnéto pas vu depuis les cours d' anglais de Madame Freissange au collège d' Objat début 80's. La musique part et le looser des uns devient un héros magnifique pour d' autres. Un sauveur. Tour à tour percutant, planant et déchirant le set du type restera gravé dans ma mémoire. Tout comme Savages Willis Earl Bearl n' essaie pas d' être un autre ou une époque révolue. Il est lui même.Il est 2012. Il est tout ! Certains vieux bougons ont pesté contre le système scénique rudimentaire du bonhomme rappelant celui de John Maus. Les cons. De toute façon Willis s'empara sur un morceau de sa guitare pour nous pondre un vieux blues et leur claquer le beignet. Magnifique. Et que dire de ce carambolage entre cette electro-shoegaze-drone et sa soul déchirante. Un pure fantasme.
A suivre...
Avant d' attaquer le cas par cas adoptons une vue d' ensemble des différents concerts et essayons de voir si la RDR avec sa programmation défricheuse et aventureuse colle encore à son époque comme par le passé et peut permettre de décrypter les soubresauts que la musique connaît ou connaîtra. On peut dire que oui. Cette année j' ai beaucoup passé de temps à observer les réactions du public et ce fut très intéressant. Presque autant que les concerts en eux même. Au final très peu de groupes ont fait l'unanimité et certains ont parfois révélé un certain clivage parmi les spectateurs. J' ai de très bonne nouvelles. Primo, le revivalisme fait de moins en moins d' adeptes. Une certaines lassitude s'est installé devant les redites. Parfois à raison (Hanni El Kathib), parfois à tort (Savages). Deuxio, le public de la RDR est vraiment un public à part dans l'univers des festivals d' été. J'en veux pour preuve la forte affluence pour la musique hors des chemins balisés de Colin Stetson. Tercio, la vieille Europe est dans les choux et l' Amérique donne le La. Et c'est encore plus visible à travers les médias spécialisés. Heureusement que Savages sauve l' honneur. Il faut peut-être préciser justement que Savages, formation franco-anglaise et une des révélations 2012, a d' abord été repéré par des blogs ricains et c'est qu'une fois que Pitchfork a abordé le sujet que le buzz est monté en Europe. La presse européennes ne sait même plus repérer les nouvelles tendances et évolutions qui existe en ses terres et se révèle être totalement à coté de la plaque. Enfin et surtout, elle fait preuve d'une énorme frigidité en matière critique et d'un aveuglement total. Encenser des groupes à la musique facile mais vite périmée semble être son truc. Breton et Alt J nous ont prouvé que, malgré les superlatifs à tout va et le battage exagéré, si musicalement ça le fait pas ça finit toujours par se voir. Et ça s'est vu terriblement dans leurs cas.
Attaquons d' abord ceux que l'on oubliera avec un peu de chance. Les trois déjà cités, Alt J , Breton et Hanni El Kathib. Pour les premiers on peut argumenter leur jeune âges mais franchement je cherche encore ce qu' a cette musique. Leur prestation était hésitante, une ou deux chansons et c' est tout. Qu' ont-ils à nous raconter ces jeunots? Rien. Et dire que certains les comparent au grand Beta Band en matière d' audace. Ils ont du confondre avec Django Django. Ces derniers méritaient amplement leur place sur la grande scène . Alt J ne fait jamais preuve d' audace et si celà en est c' est juste du light pour adolescent pré-pubère.
Breton. Quoi dire sur Breton. Ont-ils eut du succés? Oui un petit peu. Faut dire que les occasions de remuer des fesses étaient rares cette années et passer à l' heure ou le taux d' alcoolémie bat tous les records dans les premiers rangs y aide. On est moins regardant avec le trop plein de houblon. Que ces types nous pondent une musique clipée assez superficielle n' est pas étonnant. A l'origine elle était juste faite pour accompagner les courts métrages du collectif. Pourquoi est-elle devenu propice aux superlatifs chez la plus part des critique rock en Europes? Un vrai mystère. Prenez le moins bon de Klaxon, le caricatural des Foals et une touche d'Hot Chip sur le retour et vous avez le triste résumé. Et je vous parle à peine de leur agaçant chanteur. Le roi de la démagogie avec son public. Entre un : "ça fait dix mois que l'on attendait ça" et avant chaque morceaux le vulgaire "c'est cadeau pour vous" je me suis demandé si c' était pas le fils caché de Bono et de Céline Dion. Heureusement que Stephen Malkmus a prouvé le lendemain que l'on pouvait parler entre les morceaux sans tomber dans le ridicule et le sirupeux. De toute façon si je vais voir un concert c' est pas pour me faire cirer les chaussures ou me faire caresser dans le sens du poil, je préférerais toujours le naturel et l' honneteté. Même si c' est glacial. Plutot Hope Sandoval silencieuse dans la quasi obscurité que Patrick Bruel qui me taille une pipe sous les projecteurs.
Et Hanni El Kathib dans tout ça? Rien sauf une question. Pourquoi lui et pas un autre? Parce que en matière de musique c'est du vu mille fois et au final j'ose juste espérer que ce qui a poussé la presse française à le sortir du lot n' est pas tout simplement le gôut pour un exotisme nauséeux par ses origines ethniques râres dans le genre rock garage. Des groupes comme lui il y en a exactement 145967 à travers le monde. J'en suis sûr, je les ai compté.
A présent les claques-révélations de 2012.
Savages. Les doutes ont été vite dissipés. Jenny Beth est l' antithèse de ceux que j' ai étripé précédemment. Il faillait voir ce putain de regard pour comprendre que tous les Alt J et Breton de la terre ne sont que du vide. Oui, elle ressemble à la fille cachée de Siouxie et Ian Curtis avec sa coupe de cheveux et sa gestuelle. Oui, sa musique ressemble fortement à tout ce que j' adore, Pop Group, Swell Maps, Raincoats, The Slits. Oui c' est du revivalisme. Bien sûr que celà en est. Mais un putain de revivalisme bien dans notre époque. Le post-punk joué et vécu comme ça aura toujours sa place dans toutes les époques de l' histoire. Je ne sais pas si sur disque ça le fera dans quelques mois mais j' ai savouré chaque minute du concert. J' ai été retourné par ce que dégageaient ces quatre filles ce soir-là. L' urgence, l' authenticité, la puissance. Elles vivent leur post-punk et ne se contentent pas faire à la manière de. Musicalement ce qui marque c' est la fluidité avec laquelle chaque titre emporte tout sur son passage et l' expérimentation que recèle certaines compos quand on y regarde de plus près. Révélation du festival.
Autre claque, autre continent et autre révélation. Willis Earl Bear. Un type qui a vécu dans la rue se pointe face à nous avec "Nobody" inscrit sur son t-shirt. Tout est dit. Plus rien ne sera comme avant. Il appuie sur la touche lecture d'un antique magnéto pas vu depuis les cours d' anglais de Madame Freissange au collège d' Objat début 80's. La musique part et le looser des uns devient un héros magnifique pour d' autres. Un sauveur. Tour à tour percutant, planant et déchirant le set du type restera gravé dans ma mémoire. Tout comme Savages Willis Earl Bearl n' essaie pas d' être un autre ou une époque révolue. Il est lui même.Il est 2012. Il est tout ! Certains vieux bougons ont pesté contre le système scénique rudimentaire du bonhomme rappelant celui de John Maus. Les cons. De toute façon Willis s'empara sur un morceau de sa guitare pour nous pondre un vieux blues et leur claquer le beignet. Magnifique. Et que dire de ce carambolage entre cette electro-shoegaze-drone et sa soul déchirante. Un pure fantasme.
A suivre...
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