Dancing With The noise nouvelle version. dernièrement:

BULLION ou, il y a une sortie de secours au Mash up, la pop parfaite !






Nathan Jenkins aka Bullion sort enfin son "vrai" premier album après un fantastique et courageux parcours de créateur  . Et vous savez quoi ?
C'est l' Album pop de ce début d' année.


Satané londonien ce Nathan Jenkins. Dans le style imprévisible y' a pas mieux. Ce type m' avait déjà charmé il y a plus de 8 ans avec son fantastique album mash-up "Pet sounds : In the key of Dee".
Bullion  maltraitait ses deux passions de jeunesse, passion évidente par ici également. Soit la rencontre pas si improbable que ça de J Dilla avec l' autre cinglé de bac à sable  californien que tout le monde appelle Brian Wilson. Jubilation absolue faisant passer le "Grey album"  de danger Mouse (Jay Z + Beatles) pour un laborieux travail d'enfant de primaire.
Si vous ne connaissez pas  jetez-vous dessus.


 




Tiens tiens,  au sujet de Danger Mouse. Si ce dernier s'est toujours révélé grand producteur des autres on ne peut pas franchement dire que la transition vers le rôle d' artiste solo fut une réussite.
Bullion encore une fois l' enfonce six pieds sous terre. Issu donc du sampling Jenkins après moult chemin de traverse vient d' entrer de plein pied dans le royaume des grands songwritter pop. Catégorie Pop léchée classieuse. Rien que ça.
Quelle est donc la recette magique que l' autre n' a jamais trouver? Loop the loop peut apparaître au premier abord comme un énième exercice nostalgique de sophiti-synth-pop  80's. Je vous rassure tout de suite si on peut (parfois) penser à l' affreux Roxy Music d' "Avalon" ou plus récemment au "Kaput" de Destroyer Bullion est largement dans une autre dimension. Il ne sera pas le Pépé Kurt Vile de ce genre.
Primo Bullion est peut être devenu un génial songwritter mais il est aussi resté un génial producteur jonglant majestueusement avec les samples et les influences.  Une forte volonté de vouloir créer lui évite la simple démonstration de technicité et de poudre aux yeux par l' accumulation de citations ou de stimulus sonores (Dan Deacon des derniers albums) . De plus il a le courage, l'innocence  et l'imagination de ses deux illustres héros cité plus haut. Ce n'est vraiment pas un faiseur arriviste. Son but est avant tout l'originalité avec ce que cela peut comporter de notion artistique. Plus récemment il citait d' autres noms à ajouter au panthéon de ses amours du passé et qui ont alimenter ses aspirations en tant que créateur musicale. Arthur Russel par exemple. Point commun avec le regretté génie New Yorkais, Jenkins n'est plus aphone, lui aussi  a trouvé sa voix. Je parle bien sûr au sens propre en plus du figuré. Une voix éthérée et ensorcelante comme celle de Russel. Utilisée qui plus d'une manière sobre, touchante et réussie.
D' autres héros/modeles : Holger Czukay perriode post Can et Devo pour l' humour mais en version plus pince sans rire.
 Deuxio : Écouter Loop The Loop revient à s'engager dans un jeu de piste bluffant tellement la quantité de genre musicaux et d'influences est gigantesque. Je vais vous dresser une liste exhaustive de tout ce que l'ogre Bullion a bouffé, digéré et enfin totalement transformé pour pouvoir accéder  au paradis  de l'originalité . Paradis inaccessible pour bon nombre en ce moment.
Gary Numan, Ruiji Sakamoto, Bowie,Bollywood, Afrobeat, Psychédélisme, Techno, Panda Bear, Michel Legrand version new age des BO de notre enfance, dub, "Graceland" du nain etc etc.

A présent une fois tout ce bordel en tête je peux vous assurer qu'à l' écoute du disque le "bon sang mais c'est sûr" arrivera à votre esprit mais juste avant le plus passionnant :"je n'avais entendu ça joué de cette manière". Et le plus rare "C' est quoi son putain truc pour me charmer, moi qui ait tout entendu tout vu etc etc" conclura votre écoute.




Et si vous êtes pas rassasié par le grain de folie créatrice, drolatique et poétique de Nathan Jenkins faites un tour du coté de son label (et oui, il a aussi créé un label) . Deek Recording c'est un putain de rassemblement d' artistes partageant le même goût pour le recyclage et le détournement des influences. Une vraie bande de pitres.
Et comme avec Bullion : "je n'avais entendu ça joué de cette manière".
Mes préférés: Laura Groves et son chmilblick  de Fleetwood Mac et folkeuse 70's à la rencontre des synthés planant pure 80's.  Le duo Never rappelant  des Stockholm Monsters sous  valium avec uniquement des synthés mais toujours bancale et attachant .
Et enfin les géniaux Thool dont ,on ne sait jamais s'ils nous prennent pour des cons et surtout à quoi carbure ces types en matière de psychotropes faussement revivalistes.
Il y a aussi le clown débile de service encore plus tarés que les autres. Jesse Hackett qui non seulement nous a offert le titre de chanson le plus rigolo et débile de 2015, "Genesis P'orrible", mais aussi l'un des clips les plus "rigolo et débile de 2015" (redit), "Sacred Oblivion" chez la concurrence (Circle City Records). sans parler de sa reprise de Bob Dylan , qui est je vous le donne dans le mille, la plus "rigolo et débile de 2015".




https://soundcloud.com/deekrecordings/never-side-by-side








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